Hauke Schmidt
· 19.07.2024
Les personnes qui se promènent dans des eaux chaudes et cristallines n'hésiteront pas, en cas de problème sous la ligne de flottaison, à enfiler leur maillot de bain et leur masque de plongée pour aller rapidement voir par elles-mêmes. Mais que faire lorsque les températures sont basses et que la visibilité est mauvaise ou que les méduses de feu pullulent ? Les raisons de chercher d'abord une solution sans se mouiller les pieds sont nombreuses. Mais que peut-on observer depuis le bateau ou l'annexe, et quel est l'équipement nécessaire ? Et si rien n'y fait : comment faciliter la plongée nécessaire et prolonger le temps possible sous l'eau ?
Pour le premier essai, nous avons fixé une actioncam étanche à la gaffe et avons essayé de jeter un coup d'œil sous la coque depuis le bateau. En cas d'urgence, la caméra peut être fixée à la barre avec du ruban adhésif ou attachée avec un lacet. Mais il est nettement plus simple et plus sûr d'utiliser un support de serrage à tête sphérique, également appelé pince de crabe. Elle permet non seulement de maintenir la caméra de manière fiable sur le tube, mais aussi de la fixer selon l'angle que l'on espère approprié. "Espérons", car sous l'eau, il n'y a pas de liaison radio possible entre la caméra et le smartphone, et donc pas d'image dans le viseur. Il faut donc orienter la caméra au petit bonheur la chance.
Il est étonnant de voir ce que l'on peut capturer dans les eaux troubles de la Baltique, même avec une vieille GoPro. Un contrôle visuel de l'enregistreur a été possible sans problème depuis l'avant du bateau. Ceux qui ont un smartphone résistant à l'eau salée peuvent également l'utiliser. Selon le modèle, il peut être plus avantageux d'utiliser le mode dit "Timelapse" et de prendre une photo ou d'enregistrer une vidéo toutes les quelques secondes. Dans tous les cas, il convient de faire pivoter lentement l'appareil photo et de varier l'angle du crochet de bateau. C'est ainsi que l'on a le plus de chances d'obtenir le bon cadrage de temps en temps. Le grand angle puissant de l'appareil photo aide également. Pour voir les détails sur les photos ou les vidéos, il faut les transférer sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable afin de pouvoir zoomer.
Mais les photos ont aussi montré clairement que cette technique ne permet pas d'inspecter l'hélice ou même la quille depuis le bateau, car malgré l'antifouling clair et le soleil éclatant, le saildrive n'était tout au plus que vaguement visible lors de nos essais, et il en va de même pour la quille. Il n'a même pas été possible de déterminer s'il y avait des algues sur la carène, car la coloration verdâtre de l'eau faisait déjà apparaître l'antifouling vert algue à quelques décimètres de la caméra.
Pour aller plus loin sous la coque et nous rapprocher ainsi de l'hélice et de la quille, nous avons utilisé le SUP amarré à côté du bateau. Depuis la plateforme flottante, le crochet du bateau, étendu à 1,80 mètre, s'étendait suffisamment loin sous la coque pour permettre de prendre des photos utilisables du saildrive. Le problème ici est à nouveau la visée. Pour ne pas passer à côté du sujet, il faut regarder exactement où se trouve le moteur dans le bateau. Il est également recommandé d'utiliser le mode vidéo. Cela permet de mieux voir le mouvement de la caméra et de l'orienter dans la bonne direction lors de la prochaine tentative. Il serait éventuellement possible de monter une caméra endoscopique sur la gaffe du bateau, parallèlement à l'actioncam. Ces caméras transmettent l'image via un long câble à l'émetteur, qui fournit une image du viseur au smartphone. Cela permet éventuellement de diriger la caméra d'action vers l'endroit approprié sur le bateau.
En parlant de navigation : Le drone sous-marin Dory de Chasing devrait également permettre d'inspecter la coque. Il est par exemple proposé par Compass24 et coûte environ 550 euros. Le mini-sous-marin est relié par câble à une bouée radio et est piloté par smartphone. Il a une portée de 50 mètres et peut plonger à 15 mètres de profondeur. Dans la pratique, il permet effectivement d'entreprendre des expéditions sous-marines vers la quille ou l'hélice.
Grâce à cinq petites hélices, le sous-marin peut maintenir automatiquement la profondeur de plongée et l'orientation, mais le pilotage par smartphone demande de la pratique, tout comme l'orientation sous l'eau à partir de l'image de la caméra. Une fois que l'on a réussi à se rapprocher de l'endroit intéressant, il est possible de prendre des photos et des vidéos. La caméra possède une résolution HD, mais elle n'est pas très nette à courte distance. Il ne faut pas s'attendre à des prises de vue macro. Mais on peut voir beaucoup plus de choses qu'avec la caméra d'action accrochée à la gaffe, et c'est très amusant de se faufiler dans l'eau, d'explorer les fonds marins et la carène.
Il est peu probable qu'un équipage de voiliers emporte un équipement de plongée complet dans son coffre arrière. Mais le masque et le tuba ne devraient manquer sur aucun yacht. Sur la mer du Nord et la Baltique, une combinaison en néoprène est également recommandée, car même en été, l'hypothermie menace facilement lors de longues sorties sous l'eau. L'inconvénient de la peau en caoutchouc : Elle génère une flottabilité supplémentaire, c'est pourquoi il est plus difficile d'arriver jusqu'à l'hélice. Les personnes qui plongent souvent devraient donc envisager d'acheter un jeu de poids de plongée pour réduire la flottabilité du Neo. Le besoin dépend de la taille et de l'épaisseur de la combinaison. À titre indicatif, il faut compter environ cinq pour cent du poids du corps en lestage. Important : il doit toujours y avoir une flottabilité résiduelle.
Avec les carènes pleines des yachts modernes, il y a loin de la respiration au lieu d'utilisation sous la coque. Les palmes facilitent la descente rapide. Mais l'effort physique augmente aussi la consommation d'oxygène et le temps d'intervention diminue. C'est pourquoi il est recommandé de tirer une corde de guidage en travers sous le bateau. Le mieux est de le faire à la bonne hauteur, par exemple derrière le saildrive. La ligne doit être faite d'un matériau qui coule et ne doit pas être trop tendue, afin qu'elle ne soit pas trop près de la coque et qu'on puisse la saisir facilement. Un amarrage en polyester ou une écoute conviennent bien. Le cordage en Dyneema l'est moins, son âme a de la portance et ne coule pas aussi bien. Le cordage de guidage permet de se tirer vers la carène et de s'y accrocher. Cela permet d'économiser de l'air et d'augmenter ainsi le temps disponible pour l'inspection.
Les mini-bouteilles de plongée proposées en de nombreux endroits sont également censées prolonger le temps d'utilisation sous l'eau. Il s'agit en fait d'un équipement de plongée dans lequel le réservoir sous pression et le détendeur forment une unité qui n'est maintenue sur le corps que par l'embout, sans autres ceintures ou autres. Au lieu des bouteilles de plongée habituelles d'une capacité de dix à quinze litres, la mini-bouteille a un volume compris entre 0,2 et 0,5 litre, selon le modèle. C'est certes compact et léger, mais cela implique des temps d'utilisation très courts. Les mini-bouteilles fonctionnent généralement à une pression de 200 bars. Il en résulte une réserve d'air de 100 litres maximum à la pression atmosphérique. La consommation en plongée dépend de la technique respiratoire et de la profondeur. Plus on descend, plus la pression ambiante est élevée et plus on a besoin d'air par respiration ; en outre, l'effort physique joue un rôle. Plus le plongeur respire calmement, plus la consommation est faible.
Pour les plongeurs inexpérimentés, on peut estimer le débit à 30 litres par minute. La mini-bouteille suffit alors à peine pour trois minutes. D'autre part, personne ne peut retenir l'air aussi longtemps tout en travaillant sur le bateau. De plus, les mini-systèmes de plongée doivent pouvoir être rechargés directement à bord au moyen d'une pompe manuelle ou d'un compresseur compact.
L'utilité réelle de la mini-bouteille ne peut être évaluée que dans la pratique, c'est pourquoi nous avons essayé le système de Mini-Dive. Le fabricant français a des filiales en Allemagne et aux États-Unis et propose diverses variantes. Le système que nous avons testé se compose d'une bouteille en fibre de carbone de 0,5 litre avec un détendeur et un compresseur alimenté en 12 volts. Il est proposé au prix de 750 euros. Avantage de la bouteille en fibre de carbone : elle peut être gonflée à 250 bars et offre ainsi une réserve d'air 25% plus importante qu'une bouteille en aluminium de 200 bars.
Pour le remplissage, la bouteille est reliée au tuyau de remplissage du compresseur et ce dernier est activé. Pour alimenter le compresseur en électricité, un câble avec des pinces polaires est fourni, qui doit être raccordé directement à la batterie - une solution compréhensible compte tenu de la consommation de courant. À 250 bar, le compresseur a besoin d'environ 27 ampères, alors qu'il s'échauffe à environ 45 Gard malgré le ventilateur de refroidissement très bruyant. Après 25 minutes, la pression de service de 250 bars est atteinte et la plongée peut commencer. Le processus de remplissage doit être surveillé et stoppé manuellement. Mini-Dive ne propose un compresseur avec arrêt automatique que pour 230 volts, il coûte 800 euros. Pour que l'air respiré dans la bouteille soit sec et exempt d'huile, il passe par un filtre à charbon actif avec un dessiccateur. Ce filtre doit être remplacé après chaque remplissage complet.
Une fois que la bouteille a atteint la pression de service, on arrête le compresseur, on évacue la surpression du tuyau de remplissage et on débranche le raccord d'air comprimé. Le système est alors prêt à l'emploi et la plongée peut commencer. Une fois dans l'eau, la petite bouteille se remarque à peine, la sensation n'est pas très différente de celle d'avoir un tuba traditionnel dans la bouche, sauf que l'on peut continuer à respirer sous l'eau. Lors des premiers essais, la zone rouge du manomètre était déjà atteinte après environ 2,5 minutes.
Comme on ne peut pas voir le manomètre en fonctionnement, il faut poser la bouteille pour vérifier la réserve. En s'habituant et en respirant plus calmement, la durée de la plongée a pu être augmentée à environ cinq minutes avant que le manomètre ne passe au rouge. Même à ce moment-là, de l'air respirable continuait à sortir du détendeur. La corde de guidage rend également de bons services lors de la plongée avec la mini-bouteille, afin d'économiser de l'air.
Une utilisation typique du système devrait être la clarification d'un tampon pris dans l'hélice. La technique utilisée pour effectuer efficacement le travail de coupe sous l'eau dépend de l'outil utilisé. Car même si le cordage semble souple lorsqu'il est sec - plusieurs fois enroulé étroitement autour de l'hélice et de l'arbre, il résiste obstinément aux attaques des couteaux. La situation devient particulièrement difficile lorsque le cordage fond sous l'effet de la chaleur de frottement générée lors de l'enroulement. Les fines fibres de nylon des filets de pêche, en particulier, ont tendance à s'insérer étroitement dans l'espace entre l'hélice et le palier de l'arbre, où elles forment un anneau en plastique.
Dans le test, nous nous sommes attaqués au cordage avec un couteau de bord, un cutter, un couteau à pain et, à la suggestion d'un lecteur, un sécateur.
C'est à chacun de décider si l'investissement dans le système de Mini-Dive vaut la peine pour sa courte durée d'utilisation. Pour gratter la variole de l'hélice, l'air suffit et Mini-Dive est un véritable atout. Mais si la carène doit être nettoyée sur une grande surface, le système n'est pas adapté.
En outre, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un système de plongée et que les mêmes dangers guettent en principe l'utilisation d'un équipement de plongée normal. C'est pourquoi il convient de se familiariser au préalable avec le sujet et d'en maîtriser au moins les bases. Cela vaut surtout si l'on veut descendre plus bas que la quille.
En revanche, la caméra d'action fixée à la gaffe ne représente qu'un faible investissement financier, il n'est pas nécessaire d'avoir le dernier modèle. De plus, elle peut être utilisée sans danger pour vérifier la situation à pied sec.