Sous nos latitudes, la neige, la glace et les températures glaciales font partie de la saison sombre, tout comme les bateaux qui ne sont pas à l'eau, mais qui attendent le début de la saison dans l'entrepôt d'hiver. Même pour les entreprises professionnelles, il existe des conditions dans lesquelles différents travaux ne peuvent pas être effectués. Nous nous sommes entretenus avec trois experts.
Henning Mittelmann, le directeur du chantier naval du même nom, estime qu'ils peuvent travailler dans leurs halls plus ou moins indépendamment des conditions météorologiques. Pour cela, Mittelmann dispose notamment de deux grands halls avec un "vrai chauffage au sol". Selon Mittelmann, le travail dans les halls non isolés se déroule directement à l'automne, après le débâchage, ou au printemps, avant le débâchage des navires. "Mais auparavant, avant que nous n'ayons les halls chauffés, les températures étaient un énorme problème", explique le responsable de l'exploitation, "à l'époque, nous devions nous consacrer aux travaux à l'intérieur des navires lorsque les températures n'atteignaient pas un chiffre et qu'il gelait. Les autres tâches devaient alors être reportées". De nos jours, ils déplaceraient également des navires dans l'atelier de 800 mètres carrés avec les appareils de transport hydrauliques modernes pour des travaux de réparation plus importants.
Lors de l'utilisation des différents produits, Mittelmann conseille aux propriétaires de suivre impérativement les indications du fabricant. "En fait, je pense que de nombreux produits utilisés aujourd'hui ne pardonnent plus autant qu'avant. Lorsque j'ai fait ma formation à l'époque, nous mettions encore n'importe quelle boîte de peinture ou de vernis dans un bain d'eau chaude en disant 'ça va aller' et nous laissions quand même la peinture", explique l'entrepreneur de Kappeln an der Schlei.
Mittelmann met également fin au mythe selon lequel il est conseillé d'appliquer du vernis transparent par grand froid : "Autrefois, les utilisateurs aimaient bien se raconter des histoires et justifier cette utilisation en fait peu professionnelle par le fait que le résultat serait meilleur si on appliquait le vernis par des températures glaciales". Souvent, la pression du temps a joué un rôle prépondérant. "Les fabricants ont toutefois de bons arguments pour justifier la plage de température indiquée dans les fiches techniques : Si l'on veut obtenir un résultat correct, il faut s'en tenir aux prescriptions".
"Le problème de l'application de résines à des températures trop basses est que le durcissement dure si longtemps. Cela dépend beaucoup du système de résine, mais une température inférieure à dix degrés entraîne dans tous les cas une forte perte de qualité ou la résine ne durcit pas du tout", explique Leif Reincke de Bottsand Bootsbau. Dans tous les cas, la qualité du durcissement est moins bonne, car la liaison chimique ne tient pas aussi bien que si la résine avait été utilisée à des températures plus élevées. "Pour l'antifouling, le vernis et la peinture, c'est surtout le point de rosée qui pose problème", rapporte le directeur du chantier naval de Wendtdorf, "s'il n'est pas atteint, de l'humidité se forme à la surface et le matériau n'adhère pratiquement plus".
Néanmoins, il déconseille fortement de travailler avec des vernis et des résines, même par des températures glaciales. Reincke a quelques idées de travaux que les propriétaires pourraient effectuer pendant l'hivernage malgré le froid :
Chez Yacht Service Kiel, Frank Sothmann et son équipe ne disposent actuellement pas de hangars chauffés. "Si nous devons faire quelque chose de tempéré en hiver, nous mettons les bateaux sous tente", explique Sothmann. Dans le hangar non chauffé, il ne gèle pas en ce moment, mais la température n'y est que de cinq degrés.
"A partir de cinq degrés, il devient impossible de polir ou de cirer correctement. Il faut alors voir ce qui est encore possible", explique le directeur de Yacht Service Kiel. "Néanmoins, à basse température, on peut par exemple mieux préparer et gratter la carène avant de peindre l'antifouling. C'est encore mieux, car toute l'époxy et la peinture sont bien fragiles et se détachent donc mieux qu'à plus 20 degrés", explique Sothmann. Pour le reste, ils suivent les indications du fabricant et respectent la plage de température lors de l'application.
En outre, Sothmann estime que le risque de rhume est considérable en hiver : "Le problème, c'est que si je m'habille épais et que je travaille un peu plus vite, je transpire directement". C'est aussi pour prévenir ce risque qu'il leur arrive de fermer trois à cinq jours en hiver, notamment lorsque les températures dans le hall sont trop basses pour pouvoir travailler de manière productive. Sinon, ils démontent certains petits chantiers des bateaux et les emmènent par exemple dans leur atelier de moteurs tempéré pour résoudre le problème.