Tatjana Pokorny
· 04.11.2021
La deuxième étape de la Mini-Transat EuroChef se négocie comme à la bourse : les skippers ont interprété de manière extrêmement différente le parcours d'environ 2700 milles nautiques entre Les Sables d'Olonne et la Guadeloupe. Les uns sont restés proches de la ligne idéale pendant le premier tiers de l'étape et sont donc - après le premier tiers du parcours - pour l'instant les gagnants de cette course à travers l'Atlantique. Parmi eux, Melwin Fink ("SignForCom") et Lennart Burke ("Vorpommern"), qui naviguent depuis plusieurs jours dans le groupe de tête des bateaux de série. Jeudi matin, Melwin Fink, âgé de 19 ans seulement, était même en tête du peloton en tant que plus jeune participant. Lennart Burke occupait une solide cinquième place. Mais entre-temps, leur rythme s'est ralenti, car ils ont été pris dans des vents plus légers. Une partie de la concurrence a investi massivement dans les "actions du Sud". Ils ont ainsi perdu énormément de terrain. Le meilleur exemple en est l'Autrichien Christian Kargl, qui a été durement sanctionné après une semaine de mer, avec 122 milles de retard sur Fink, actuellement 47e. Alors que le groupe de tête ne navigue plus qu'à des vitesses de quatre nœuds et demi à six nœuds et demi, la pression se fait désormais sentir au sud avec des vitesses de sept à huit nœuds.
Les 250 ( !) milles qui séparaient le leader Melwin Fink de Christian Kargl jeudi matin signifiaient une différence très importante dans les conditions de navigation. Fink a navigué dans 4,8 nœuds de vent, Kargl dans plus de 10 nœuds. Le mini-tracker de transat montre bien à quel point les leaders du nord s'efforcent désormais eux aussi de pousser leurs pointes d'étrave vers le sud afin d'échapper à la zone molle le long de la ligne idéale. Leur réaction est peut-être arrivée trop tard, mais l'issue de la course, qui doit en principe conduire tous les ministes vers l'ouest en direction de la ligne d'arrivée devant la Guadeloupe, reste passionnante. Les questions les plus importantes sont les suivantes : le sprint actuel des retardataires du sud suffira-t-il à les faire passer devant les bateaux de tête ? Quelle sera l'ampleur des dividendes que Kargl et consorts pourront engranger ? Quelle sera l'ampleur des pertes qu'encaisseront Fink, Burke et consorts ?
Dans la flotte des protos, le scénario est comparable : le Français François Champion ("Porsche Taycan") mène sa flotte dans une position similaire à celle de Melwin Fink. Mais il reste à voir si Champion restera un chanceux avec seulement cinq nœuds et demi de vitesse de bateau, car des concurrents comme Fabio Muzzolini, Tanguy Bouroullec, Pierre Le Roy et tout au sud la courageuse Irina Gracheva sur "Path" profitent de vents deux fois plus forts et avancent à des vitesses de bateau de plus de huit nœuds comme sur l'autoroute. Ce n'est qu'au milieu de l'Atlantique que les bateaux du Nord et du Sud devraient à nouveau naviguer nez à nez dans des vents comparables s'ils maintiennent leurs trajectoires actuelles. Jeudi matin, il restait encore près de 1700 milles à parcourir à Champion, le leader de la série, et près de 1800 milles à parcourir à Melwin Fink. Cliquez ici pour accéder au tracker (cliquez ici !).