Route du RhumImoca-Showdown - Dalin et Beyou chassent Ruyant

Tatjana Pokorny

 · 20.11.2022

Thomas Ruyant pousse son "LinkedOut
Photo : Pierre Bouras
Le leader de l'Imoca, Thomas Ruyant, avait encore environ 330 milles à parcourir avant l'arrivée de la 12e Route du Rhum le matin du 20 novembre. Dans la lutte pour la couronne dans la catégorie reine, le favori Charlie Dalin a pu réduire son retard à cinq milles nautiques. Derrière, Jérémie Beyou a également rattrapé son retard.

Lors de la 12e Route du Rhum, la bataille finale pour la victoire des Imocas est en cours. Alors que Boris Herrmann se maintient à la 24e place après l'annonce de son problème technique avec les boulons métalliques de la partie supérieure de son caisson de foils, Thomas Ruyant sur "LinkedOut" continue de mener le peloton des 34 bateaux encore en course. Le Français avait ravi la tête au grand favori et compatriote Charlie Dalin le 18 novembre et la défend farouchement. Mais dans la nuit du 20 novembre, le skipper d'"Apivia" Dalin a réussi à se rapprocher de son compatriote. Dimanche matin, seuls cinq milles marins séparaient encore Ruyant et Dalin.

Le sprint final des Imocas est en cours : Le symbole bleu du bateau représente le leader Thomas Ruyant sur "LinkedOut". Le skipper d'"Apivia", Charlie Dalin, est si proche de lui que les symboles sont presque superposés. Derrière, on voit le "Charal 2" noir et rouge de Jérémie Beyou en pleine course-poursuite.Photo : Screenshot/#RDR 2022Le sprint final des Imocas est en cours : Le symbole bleu du bateau représente le leader Thomas Ruyant sur "LinkedOut". Le skipper d'"Apivia", Charlie Dalin, est si proche de lui que les symboles sont presque superposés. Derrière, on voit le "Charal 2" noir et rouge de Jérémie Beyou en pleine course-poursuite.

Le duel reste très excitant. Surtout si l'on considère la complexité classique du dernier tour de la Guadeloupe sur le chemin de l'arrivée. Souvent, des vents instables et des pièges à calmes ont provoqué un bouleversement de dernière minute dans le tableau des résultats. Le dunkerquois Ruyant, 41 ans, vainqueur de la Transat Jacques Vabre, peut-il sauver son avance jusqu'à la ligne d'arrivée ? Ou Charlie Dalin le rattrape-t-il encore ?

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Le trio des meilleurs Imoca : Ruyant, Dalin, Beyou

Ruyant est accompagné dans son sprint final par de beaux souvenirs. Le skipper de "LinkedOut", plutôt discret mais toujours déterminé et combatif, a participé une fois à la Route du Rhum avant cette édition. Il y a douze ans, Thomas Ruyant a remporté la Route du Rhum du premier coup - à l'époque en Class 40. Ruyant raconte : "Je n'ai participé qu'une seule fois à la Route du Rhum et j'ai gagné. Ce sont bien sûr de bons souvenirs. Je pense à la magnifique finale au petit matin avec des rafales d'orage. Et il y avait des arcs-en-ciel partout".

Ruyant et Dalin ne sont pas les seuls à lutter pour la victoire. Derrière eux, Jérémie Beyou a appuyé sur l'accélérateur au cours des dernières 24 heures sur son "Charal 2" à la construction agressive. On dirait presque que Beyou a trouvé les bonnes vitesses sur son nouveau projet Sam-Manuard. Le "Charal 2", qui n'a été achevé qu'à la fin de l'été, s'était déjà fait remarquer lors de sa mise à l'eau avec son étrave en forme de scoop, sa coque très élancée et sa configuration de gouvernail en X. "Typiquement Beyou", a-t-on immédiatement dit partout à propos de ce foiler au look futuriste.

Jérémie Beyou : "Tu dois accélérer et croire en toi".

A 46 ans, cet habitué de la classe Imoca montre actuellement que sa voie est la bonne. Pour sa première régate dans la Route du Rhum, le bateau flambant neuf fonctionne comme une horloge. Mais les 40 milles de retard sur Ruyant sont un obstacle que même la machine de course rouge et noire de Beyou aura du mal à surmonter sur la dernière partie du parcours.

Samedi, Jérémie Beyou faisait référence aux vents instables accompagnés de rafales d'orage et à la possibilité d'une nouvelle avancée lorsqu'il a déclaré : "Cela peut arriver. Et cela peut se reproduire. Il faut accélérer et croire en soi". Beyou a poursuivi : "Actuellement, le vent se renforce. Je fais très attention à mon bateau, car l'important est de terminer cette course. C'est déjà pas mal d'être arrivé jusqu'ici avec le nouveau bateau. Il ne faut pas faire de bêtises qui pourraient tout gâcher. Donc ne pas trop pédaler sur le bateau ou mal régler le mât. Je navigue depuis le début de la course pour une place sur le podium. Je serais très malheureux si ce n'était pas le cas maintenant à la fin de la course".

"Jérémie ne connaît pas le mot 'conservateur'". Pierre-François Dargnies, directeur technique de Charal

En même temps, tout le monde sait que Jérémie Beyou n'est pas un marin réservé. Le directeur technique de Charal, Pierre-François Dargnies, explique : "Jérémie ne connaît pas le mot 'conservateur'. C'est la raison pour laquelle nous avons préparé un bateau très solide pour lui. Nous savons qu'il ne peut pas gérer un bateau de manière conservatrice. Il veut toujours gagner une course. Même quand je dis que c'est la première course, que nous devons la terminer et que nous avons besoin d'expérience. Alors il dit 'oui, mais je veux accélérer', parce que pour lui, chaque course est importante".

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