Pantaenius Rund Skagen YACHT Race: Le meilleur allemand à la 48ème place : l'interview

Eckhard Schlüter a réussi. Après deux jours et près de 17 heures, il a fait le tour de Skagen depuis Helgoland et est arrivé à Kiel. Il a navigué virtuellement, sur son PC et son smartphone, lors de la Pantaenius Rund Skagen YACHT Race. Il avait près de 18 000 concurrents, et dans le classement YACHT créé pour la première fois, il a dû affronter près de 900 concurrents. Au final, ce cadre retraité de Munich âgé de 66 ans a été le meilleur Allemand sur près de 500 participants allemands. Au total, il s'est classé 48e, à environ douze minutes seulement du vainqueur du classement général, le pseudonyme koky - BFC sous pavillon français. Dans le classement YACHT, qui comptait également de nombreux participants étrangers très forts, Schlüter a terminé 31e. YACHT s'est entretenu avec lui juste après son passage de la ligne d'arrivée en fin de matinée :

M. Schlüter, naviguez-vous aussi réellement ou seulement virtuellement ?

Schlüter : La voile m'a toujours fascinée, j'ai toujours rêvé de faire de la voile, mais ça ne collait jamais avec mon emploi du temps, mon travail, ma famille, on connaît ça. Il y a cinq ans, j'ai pris un cours de voile avec ma fille, et c'est là que j'ai eu le déclic. Je n'ai pas mon propre bateau, cela n'a pas de sens pour moi depuis Munich, mais je loue des bateaux sur la Baltique ou en Croatie.

Qu'est-ce qui vous attire dans la navigation virtuelle ?

D'une part, la confrontation avec la météo, avec le routage. Mais il y a aussi la communauté, l'échange avec les autres. Je fais partie du Team Germany 2, on se connaît au fil du temps, on ne discute pas seulement de la course, mais aussi de choses privées, on s'envoie parfois des photos.

Comment êtes-vous venu à la voile virtuelle ?

C'était en 2020, pendant le Vendée Globe. On en a beaucoup parlé et c'est là que j'ai découvert l'existence de cette course virtuelle, j'y ai participé et j'y ai pris plaisir. De plus, j'ai eu plus de temps pendant la période Corona.

Quelle est l'intensité de votre navigation virtuelle ?

Je n'ai pas compté les courses, mais je pense que je navigue déjà beaucoup. Mais toutes les courses n'ont pas la même importance pour moi. Je participe à de nombreuses courses uniquement pour accumuler les points de crédit nécessaires, que je peux ensuite utiliser pour obtenir des aides dans le jeu lors de courses qui me tiennent à cœur et que je fais plus intensément, comme le Rund Skagen. Par exemple pour l'équipement de navigation, que je devrais sinon payer avec de l'argent réel.

Que faut-il entendre par intense ? Après tout, vous avez passé plus de deux jours et demi sur la route.

Je consulte régulièrement mon PC, mon iPad, mon téléphone portable, je contrôle les cours, je place des points de repère. Je me suis aussi réveillé une ou deux fois la nuit pour voir si je devais corriger quelque chose. Je restais alors assis pendant une demi-heure ou trois quarts d'heure, j'observais les autres pour voir si je devais réagir, je vérifiais à nouveau le routeur Zezo.

Routeur Zezo, qu'est-ce que c'est ?

Le logiciel de simulation Virtual Regatta a son propre routeur, mais il n'est pas bon. Zezo est un outil de routage libre qui fonctionne avec le logiciel Virtual Regatta (VR) et utilise les données VR. J'ai pu en tirer de meilleures conclusions pour mon routage, mais j'ai dû les reporter à nouveau manuellement dans la course.

La 48e place au total est certes un très bon classement, mais qu'ont fait de mieux les autres avant vous ?

Tout d'abord, la plupart des gens sont là depuis plus longtemps que moi. Plus on a d'expérience dans le jeu, plus on est à l'aise avec les réglages. Et je pense que ceux qui naviguent en tête utilisent encore d'autres outils que moi, comme des programmes de routage professionnels, alors que je suis certainement encore un débutant. Ils investissent probablement aussi plus de temps et d'argent que moi. Pour moi, c'est simplement une façon de me confronter à la voile, même si je ne fais pas de voile.