Le Class 40 allemand "SignForCom" a réussi avec brio sa première participation à la classique en double Les Sables-Horta-Les Sables. Après la casse du safran lors de l'étape aller entre Les Sables-d'Olonne et Horta aux Açores, une réparation éclair à Porto, l'abandon de l'étape et la blessure au dos de Lennart Burke, tous les efforts de l'équipe ont été récompensés par une quatrième place lors de l'étape retour. Le skipper Melwin Fink, âgé de 21 ans, et la remplaçante Estelle Greck, originaire de Lorient, se sont battus pour obtenir cette place face aux meilleurs français de la classe 40 et du Figaro.
Dans le sprint final de cette étape exigeante, Melwin Fink et Estelle Greck se sont hissés à la quatrième place sur leur Pogo 40 S4, au cœur de l'establishment de la Class 40. "C'est une réussite incroyable", s'exclame Melwin Fink après 1 270 miles nautiques. C'est à 3h25 que le "SignForCom" a franchi la ligne d'arrivée au large des Sables-d'Olonne, le 13 juillet au petit matin. La course de Melwin Fink et Estelle Greck a duré quatre jours, 12 heures, 53 minutes et 13 secondes.
Le duo "SignForCom" a même failli monter sur le podium : le puissant équipage mixte a franchi la ligne d'arrivée à peine 25 minutes après les vainqueurs de la première étape : "Ibsa" avec Alberto Bona et Pablo Santurde a pris la troisième place lors de la deuxième étape. Sur le chemin du retour, Xavier Macaire et Morgan Lagravière sur "Groupe SNEF" - également un pogo - ont remporté la victoire au sprint final. Achille Nebout et Gildas Mahé sur "Amarris" ont pris la deuxième place, après s'être laissé déposséder de leur longue avance dans le final.
Nous avons un bateau qui peut aussi gagner des régates. Cela ne dépend que de nous" (Melwin Fink)
Pour Melwin Fink, mais aussi pour Lennart Burke, qui attendait le duo aux Sables-d'Olonne, cette quatrième place est un bilan plus que motivant. Fink dit avoir beaucoup réfléchi, ces derniers jours en mer, à ce que cette régate dit de la "SignForCom". Sa conclusion : "Le fait que la régate se soit si bien terminée après la panne d'aviron et la blessure de Lennart nous dit que le bateau et le matériel sont au top ! Nous avons un bateau qui peut aussi gagner des régates. Cela ne dépend donc que de nous".
Fink raconte également que son équipe n'a "pas toujours navigué sur la dernière ligne droite" pendant ces jours où le vent soufflait à 25 nœuds. "Nous voulions garder le bateau intact. On a bien vu ce que d'autres équipes ont parfois cassé". Le "SignForCom" a néanmoins navigué rapidement. "Il y avait des conditions assez dures. Après le changement de quart, tu n'étais pas au sec pendant cinq minutes malgré ta tenue complète. Le bateau était brutalement rapide, ce qui était brutalement mouillé pour nous", raconte Fink le jeudi matin, après avoir encore nettoyé le bateau.
Cela fait une énorme différence de diriger le bateau à la main" (Melwin Fink)
Pendant la majeure partie de cette étape réussie, Melwin Fink et Estelle Greck ont barré le "SignForCom" à la main. Ils n'ont laissé leur pilote automatique faire le travail qu'au cours d'une étape de reaching d'environ 18 heures. "Cela fait une énorme différence de barrer le bateau à la main. Il faut le faire dans ces conditions, même si notre pilote automatique est très bon", explique Melwin Fink.
Après avoir navigué à des vitesses moyennes de 17 ou 18 nœuds pendant plusieurs jours et parcouru 400 miles nautiques ou plus pendant 24 heures, Fink était encore étonnamment éveillé à l'arrivée. Il a pu apprendre beaucoup de choses de sa remplaçante Estelle Greck, même si les deux membres de l'équipage n'ont pas pu échanger beaucoup de choses lors de l'alternance assez stricte de deux heures de veille "on" et deux heures de veille "off". "Estelle a par exemple joué de nombreux scénarios sur l'ordinateur. C'était intéressant. Elle est elle-même en train de construire un Mach 5. Dans la Transat Jacques Vabre, nous serons donc adversaires à l'automne", dit Fink en souriant.
Dans le sprint final de l'étape retour qui vient de s'achever, Melwin Fink et Estelle Greck ont encore brillé sur le plan stratégique. Leur décision de passer à l'intérieur de l'Île d'Yeu leur a permis de gagner environ trois milles par rapport à leurs poursuivants Erwan Le Draoulec et Tanguy Leglatin. Et presque une place sur le podium. Ainsi confortés dans leur parcours, les nouveaux venus en Class40 Melwin Fink et Lennart Burke prendront le chemin du retour vers l'Allemagne le 13 juillet, car le prochain défi approche déjà.
Au cours de la troisième semaine de juillet, ils emmèneront le "SignForCom", jusque-là transféré à Cherbourg par le père et l'équipage de Fink, à Cowes, sur l'île de Wight. Le 22 juillet, à 13 heures, heure britannique, la 50e édition de la Rolex Fastnet Race s'y élancera avec les deux jeunes professionnels de Hambourg et de Bad Salzuflen ainsi que de nombreux autres équipages allemands dans les classes les plus diverses.