En route pour l'aventure, en route pour l'Atlantique : 141 yachts ont pris le départ dimanche midi devant Las Palmas de Gran Canaria avec l'Atlantic Rally for Cruisers (ARC) pour une croisière dans les Caraïbes. Les yachts de croisière seront en route pendant près de trois semaines, jusqu'à ce que la terre apparaisse à nouveau à l'horizon devant eux. Les yachts de course sont attendus bien plus tôt. La destination de la flotte, qui compte 900 navigateurs et navigatrices de 38 pays, est Sainte-Lucie.
Neuf yachts naviguent sous pavillon allemand. Mais au total, 18 bateaux sont dirigés par des navigateurs allemands, qui sont représentés par 71 navigateurs dans la flotte des participants. Prometteur : le S&S Swan 48 de Markus Bocks a été le premier yacht à franchir la ligne de départ de la "Cruising Division", le groupe le plus important avec 92 bateaux.
C'est la troisième fois que Bocks participe à l'ARC avec des invités en couchette. Peu avant le départ, l'Allemand a expliqué à YACHT sur place qu'ils voulaient tout donner au départ. "Il est certain que de nombreux équipages de croisière disent qu'ils veulent partir sur la défensive et loin derrière - mais alors il n'y a plus personne devant !", dit-il en riant.
En effet, les départs se sont déroulés sans encombre. Entre 12h30 et 13h, heure locale, les yachts ont été lancés sur le parcours en fonction des classes de bateaux : Open Division, Racing Division, Multihulls et Cruising Division. Un seul yacht a dû faire demi-tour sur la ligne de départ, car un membre de l'équipage s'est gravement blessé à un doigt en passant un winch.
La composition des équipages, avec le noir, le rouge et l'or à la poupe, représente l'énorme diversité des navigateurs de l'ARC : on y trouve des couples, des familles, des amis et des équipages charter.
Hans et Anne Thiel, par exemple, ont décidé de traverser l'Atlantique en groupe avec leur fils René, 13 ans, et leur fille Jenny, 14 ans, afin de pouvoir nouer de nombreux contacts en amont.
Pour Eddy Rummel, sa compagne et ses amis à bord de son Jeanneau "Go East", l'expérience communautaire a également été la raison principale de leur inscription à l'ARC plutôt que de naviguer seuls sur l'océan. L'entrepreneur regrette qu'en raison de la pandémie, une grande partie des séminaires et des fêtes habituels sur place aient dû être annulés. Il ne regrette toutefois pas sa décision. "Rien que le cadre organisationnel en valait la peine", déclare Rummel.
Pourtant, avec le peu de vent prévu pour les premiers jours en mer, de nombreux équipages se demandaient si le départ à la date prévue était vraiment une bonne idée. Le départ a toutefois été encourageant : au lieu de devoir traverser la ligne au moteur par temps calme, comme certains le craignaient, les voiles ont pu être fermées par 10 à 15 nœuds de vent frais. Les voiles de portant sont toutefois restées emballées. Les premiers milles sont consacrés à un croisement vers le sud.
Les premiers jours, le vent devrait rester léger et variable. Ce n'est qu'ensuite que les bateaux empruntant une route vers le sud pourront s'attendre à rencontrer des alizés constants. "C'est une situation météorologique inhabituelle", explique le météorologue Sebastian Wache, basé à Kiel, qui fournit des données météorologiques à certains équipages allemands en cours de route. Chris Tibbs, météorologue du World Cruising Club, a conseillé lors du briefing des skippers de longer la côte africaine vers le sud jusqu'à la latitude du Cap-Vert - en "voilier à moteur" en cas de doute - pour ensuite pointer l'étrave vers l'ouest avec l'arrivée espérée de l'alizé.
La flotte de l'"ARC Plus" l'a déjà fait. Les 67 bateaux de ce rallye avaient déjà pris la mer début novembre à Las Palmas pour faire escale à Mindelo, au Cap-Vert. Vendredi, les yachts participants, dont également plusieurs allemands, ont largué les amarres pour la traversée de l'Atlantique. Soixante autres équipages ont ensuite l'intention de participer à la première édition de l'"ARC January" et de prendre la mer l'année prochaine pour un troisième rallye transatlantique.
2700 miles nautiques attendent les skippers de l'ARC et leurs équipages. Pour la plupart d'entre eux, cela signifie environ 18 à 21 jours et nuits en mer. Ceux qui souhaitent suivre la flotte virtuellement peuvent le faire dans le Rally-Tracker du World Cruising Club (cliquez).
Le grand reportage sur l'aventure atlantique est à lire prochainement dans YACHT.