Lasse Johannsen
· 05.09.2023
L'événement a été organisé par le Yacht Club Italiano en collaboration avec l'association de classe International Eight Metre Association (IEMA). Les équipages se sont affrontés au plus haut niveau pour remporter l'argent. Le photographe de YACHT Tobias Stoerkle a capturé les meilleures impressions.
La formule du mètre remonte à une conférence internationale de 1906. A la suite de celle-ci, 11 classes ont été créées. Elles sont appelées classes de 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 15, 19, 23 mètres et une pour les yachts de n'importe quelle valeur de course supérieure.
De par leurs dimensions, les huit combinent le meilleur de deux mondes. Ils sont suffisamment grands et disposent de l'aménagement nécessaire pour que l'équipage de course puisse les transporter sur sa propre quille. D'un autre côté, ils permettent de participer à des régates avec un équipage amateur relativement réduit.
Les huit construits dans les premières années étaient équipés d'un gréement de gaffes beaucoup trop grand selon les normes actuelles. Les constructeurs des débuts ont profité de la faiblesse de l'International Rule pour faire des expériences de plus en plus folles en matière de dimensions, au profit d'une grande longueur de ligne de flottaison. Les yachts devenaient de plus en plus étroits. Ils sont devenus plus élancés et leur navigabilité en a souffert.
Lorsque la deuxième édition de l'International Rule a été introduite en 1920, les coques ont été plus équilibrées, mais surtout les gréements ont été modifiés. Johan Anker a inventé le gréement Marcon, qui s'est rapidement imposé sur les huit. Au début, il était encore difficile de proportionner les espars, désormais beaucoup plus longs, et d'amortir correctement leurs forces. Dans les premières années de la seconde règle, les mâts et les bômes cassés étaient donc monnaie courante.
L'envie d'expérimenter avait une raison simple. Dès 1908, les huit sont devenus une classe olympique. Ils le sont restés jusqu'aux Jeux olympiques d'été de 1936 à Kiel. De plus, cette classe est devenue la plus prestigieuse des classes olympiques. En effet, les bateaux étaient coûteux à l'achat et, à partir de 1920, ils étaient également les plus grands bateaux olympiques.
D'un autre côté, ils étaient loin d'être aussi chers que les grands douze et il était donc tout à fait courant, parmi les "navigateurs hommes" les plus solvables, de commander un nouveau bateau d'année en année, toujours dans l'espoir que le constructeur, le chantier naval et l'équipage tirent constamment les leçons de l'expérience acquise et que les résultats s'améliorent en conséquence.
Et c'est ainsi que l'on retrouve dans les huit classiques les noms des grands constructeurs de leur époque. Johan Anker, Max Oertz, William Fife, Charles Nicholson, Alfred Mylne, Olin Stephens, Starling Burgess, Henry Rasmussen et bien d'autres.
Après la guerre, il a fallu attendre de nombreuses années avant que des bateaux soient à nouveau commandés. En effet, le lot d'une telle classe de construction est que chaque bateau est une construction individuelle et donc comparativement cher. Mais de nombreux huit avaient survécu à la guerre, ce qui permit à la classe de survivre. A la fin des années soixante, de nouvelles constructions furent à nouveau commandées de manière isolée et en 1970, la Coupe du monde fut disputée pour la première fois. La classe a ainsi connu un énorme essor dans les années qui ont suivi. D'un autre côté, c'est aussi l'époque où de nombreux vieux bateaux qui n'étaient plus compétitifs ont été "transformés" en bateaux de croisière. Une situation que certains amateurs de bateaux classiques regrettent, mais qui, d'un autre côté, peut également être tenue pour responsable du fait que de nombreux bateaux ont survécu jusqu'à la renaissance des classiques.
Depuis 1983, la classe brille même d'un éclat royal. Cette année-là, Olav V de Norvège a en effet créé la Sira Cup, du nom de son huit classique, qui est depuis lors disputée dans le cadre des régates de la Coupe du monde. L'objectif de ce monarque passionné de voile était de renforcer le moral des propriétaires de huit classiques. En effet, à l'époque, ces derniers n'étaient pas encore considérés comme les biens culturels qu'ils sont aujourd'hui. Le début des années 80 était plutôt placé sous le signe des nouvelles constructions raffinées. Mais la Sira Cup a marqué le début d'une nouvelle estime pour les yachts de course construits avant 1960.
Aujourd'hui, la classe est répandue au niveau international, avec des bastions en Europe du Nord et au Canada. Pour les régates, qui se déroulent tantôt en Scandinavie, tantôt en Méditerranée, mais aussi parfois sur les grands lacs européens, ils doivent souvent être transportés par voie terrestre. Cela représente un effort considérable, car les huit mesurent généralement environ 14 mètres de long, 2,5 mètres de large et 2 mètres de profondeur. Ils pèsent près de dix tonnes.
Il y a quatre catégories d'âge différentes. Elles s'appellent First-Rule, Sira, Neptune et Modern. Les régates de la Coupe du monde, organisées de manière irrégulière, rassemblent souvent des groupes de vingt à trente bateaux. Entre-temps, des huit restaurés des premières années sont de nouveau présents et se battent pour la First-Rule-Cup.