Le plus grand Défi Azimut de son histoire, avec 34 bateaux, s'est achevé dimanche avec les runs de vitesse au large de Lorient. C'est là que les nouveaux venus se sont imposés après la victoire de la nouvelle fusée de Jérémie Beyou "Charal" dans la course de 48 heures : Le "Paprec Arkea" de Yoanne Richomme et le "Macif - Santé Prévoyance" de Charlie Dalin ont relégué "Charal" à la troisième place. Les bateaux de la dernière génération Imoca ont ainsi pu démontrer leur potentiel de manière impressionnante.
Les vainqueurs du classement général de la 13e édition dans des conditions automnales et exigeantes sont donc Jérémie Beyou et Franck Cammas sur "Charal". La fusée noire a convaincu par ses vitesses élevées et constantes et son mode de vol contrôlé. Mais ce qui a le plus impressionné dans Le Défi Azimut, c'est le haut niveau de performance général et le groupe de tête devenu très large.
C'est également l'avis d'Antoine Mermod. Le président de la classe Imoca a déclaré : "La compétition est incroyablement serrée. Nous pouvons voir que les skippers n'ont pas peur d'attaquer dans des conditions très différentes. Trois ou quatre bateaux ont réalisé des performances exceptionnelles, mais une bonne quinzaine de bateaux naviguent à un très haut niveau". Il y a seulement cinq ans, lors du Défi Azimut 2018, la construction VPLP "Charal" (Mk I), qui avait fait sensation à l'époque, était le premier Imoca à se présenter avec des foils.
Les images étonnantes avaient alors fait le tour du monde, laissant derrière elles des observateurs enthousiastes mais aussi sceptiques. Cinq ans plus tard, la 13e édition du Défi Azimut a été la preuve que les choses avancent à grands pas sur le front technique. Lors de la finale des runs de vitesse, les douze meilleurs imocas de foiling ont navigué à une vitesse comprise entre 30 et 35 nœuds dans les eaux vert menthe des Courreaux de Groix, laissant derrière eux des images inoubliables.
Le nouveau "Charal" - un design Manuard de l'année dernière pour Jérémie Beyou, qui a disputé le Défi Azimut cette année avec le touche-à-tout Franck Cammas - a certes dû s'incliner de justesse devant "Paprec Arkea" et "Macif - Prévoyance" en finale lors des runs de vitesse. Mais avec une vitesse moyenne de 30,2 nœuds, c'est "Charal" qui a brillé avec le meilleur temps de la journée. Beyou et Cammas ont ainsi ajouté un dernier gros point d'exclamation à leur victoire dans la course de 48 heures.
Tout le monde a une chance d'être en tête" (Antoine Mermod)
Parallèlement, la plus jeune génération de foilers de l'année, "Macif - Santé Prévoyance" (Charlie Dalin/Pascal Bidégorry) et "Paprec Arkéa" (Yoann Richomme/Yann Eliès), a pu démontrer ce dont elle était capable. Mais les organisateurs du Défi Azimut ont également noté dans leur communiqué final : "Tout le monde a une chance de se classer parmi les premiers. Cela vaut également pour des bateaux comme 'Malizia - Seaexplorer' (Boris Herrmann/Will Harris) et Biotherm (Paul Meilhat/Mariana Lobato), qui ont participé à The Ocean Race et ont acquis une grande expérience lors de leur sprint autour du monde".
De plus, des bateaux comme "For the Planet" (Sam Goodchild/Thomas Ruyant), qui a pris la troisième place de la course de 48 heures sur 600 milles, et "Teamwork" (ex-"Charal Mk 1") avec Justine Mettraux et Julien Villion en sixième position, ont montré que même les bateaux un peu plus âgés sont capables de performances impressionnantes lorsqu'ils sont bien navigués. La seule ombre au tableau de ce 13e Défi Azimut reste le démâtage de "Corum L'Épargne", non résolu à ce jour.
Boris Herrmann et Will Harris se sont également bien comportés sur "Malizia - Seaexplorer" après leur remise en forme estivale. Un mauvais repérage des waypoints les a privés d'un possible résultat dans le top 5 de la course de 48 heures. Les nouveaux Imoca sont peut-être très rapides, mais "Malizia - Seaexplorer" reste dans le coup. Son équipage pourra en outre compter sur la fiabilité de l'Imoca sous pavillon allemand, qui a fait ses preuves dans The Ocean Race.
C'est avec humour que Boris Herrmann a commenté l'épreuve intensive de tous les Imoca sur leur parcours pour la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 29 octobre : "Il est presque injuste que le reste de la flotte ait trouvé sur cette course de 48 heures des conditions météo pour lesquelles nous avons dû faire le tour du monde à la voile. Sur le circuit du golfe de Gascogne, nous avons eu par moments des conditions proches du Southern Ocean".
Nous étions très rapides dans certaines conditions" (Boris Herrmann)
Pour Team Malizia, le Défi Azimut était la première compétition depuis l'Ocean Race, qui s'est terminée début juillet. Elle a été l'occasion pour Boris Herrmann et Will Harris de se remettre à la navigation en double et de s'entraîner pour la Transat Jacques Vabre. Avec deux septièmes places dans la course de 48 heures et dans les runs de vitesse, Boris Herrmann était "satisfait".
Le bilan du marin de 42 ans, qui a fait cinq fois le tour du monde, est le suivant : "La course s'est bien déroulée, le bateau était parfaitement préparé, nous n'avons eu aucun problème et nous étions assez rapides dans certaines conditions. Nous avons changé quelques choses pendant l'ajustement estival et cela semble bien fonctionner. Elles rendent le bateau plus rapide, et nous en sommes très heureux".
Concernant la course de 48 heures, Boris Herrmann a déclaré : "Nous avons fait quelques erreurs de navigation pendant la course. Si nous ne les avions pas faites, nous aurions peut-être pu suivre le groupe en tête de la flotte. Mais nous sommes satisfaits, et cette course, qui a apporté la première confrontation avec les nouveaux bateaux puissants de la flotte, a été un important et bon entraînement pour la Transat Jacques Vabre du mois prochain. Je pense que nous pouvons faire un bon résultat. Le Défi Azimut nous a donné beaucoup de confiance".
Will Harris se montre également positif à l'égard de la Transat Jacques Vabre : "Nous avons eu plus de conditions météo différentes sur cette course que sur certaines étapes de l'Ocean Race. C'était un bon test pour nous, pour apprendre à régler le bateau dans différentes configurations. C'est génial d'être à nouveau en course dans une flotte aussi importante. Le niveau est très élevé, mais avec notre expérience, nous sommes vraiment en bonne position. Je pense que nous pouvons très bien nous en sortir dans la Transat Jacques Vabre".