Tatjana Pokorny
· 22.06.2023
C'est la nouvelle salvatrice pour Lennart Burke et Melwin Fink : les deux jeunes professionnels peuvent poursuivre leur ambitieux projet de Class 40 pendant au moins un an. C'était loin d'être évident lors de leur première grande régate commune. Malgré des discussions prometteuses avec de grandes entreprises, Lennart Burke, 24 ans, du Norddeutscher Regatta Verein, et son coéquipier Melwin Fink, 21 ans, du Schaumburg-Lippischer Seglerverein, avaient pris le départ de la Normandy Channel Race avec tout juste 180 euros restants sur le compte de l'équipe et un avenir incertain sur leur Class 40.
Après la Normandy Channel Race, tout le monde nous a soudain parlé" (Melwin Fink)
Lors de la Normandy Channel Race, le duo allemand de la classe 40 a toutefois fortement impressionné la concurrence et les fans en terminant huitième. "Après la course, tout le monde nous a soudainement parlé. Avant, nous étions souvent seuls et isolés, même dans notre groupe d'entraînement. Seul l'entraîneur Tanguy Le Glatin s'est beaucoup occupé de nous et nous a bien préparés", se souvient Melwin Fink des semaines précédant la première grande régate commune avec Lennart Burke au sein de Next Generation Sailing Team.
"Après la Normandy Channel Race, tous les gens de haut niveau comme Ian Lipinski ou même Vincent Riou ont soudain voulu savoir comment nous avions pu être aussi rapides downwind VMG, comment notre projet était monté, comment nous faisions les choses", se souvient Melwin Fink. Et il ajoute : "Nous étions bien préparés à la course par notre entraîneur". Le fait que Burke et Fink puissent désormais réaliser leurs projets de classe 40 pour la montée pendant au moins un an suscite l'exaltation et la gratitude de la jeune équipe.
Nous nous sommes toujours serrés les coudes, même quand c'était serré" (Melwin Fink)
"Nous avons dû beaucoup nous battre, mais nous nous sommes toujours serrés les coudes, même lorsque la situation était tendue", explique Melwin Fink. Et d'ajouter : "Abandonner n'est une option pour aucun de nous deux. Nous sommes d'accord sur ce point. La campagne Class 40 nous a coûté 100 000 euros jusqu'à présent, et nous avons également réussi à surmonter cette difficulté".
Le sauveur du projet est Klaus-Dieter Schmädicke. Le propriétaire de l'entreprise de télémarketing Sign for Com est lui-même passionné de voile et a son voilier amarré sur la mer Baltique. Il avait déjà soutenu Melwin Fink lors de sa première Mini-Transat en 2021. Aujourd'hui, il revient à bord pour donner des ailes au duo de navigateurs sur le chemin de la scène professionnelle internationale. Sa motivation : "J'ai déjà soutenu Melwin Fink il y a deux ans, parce que je l'ai vu comme un navigateur très motivé et surtout très engagé, qui m'a beaucoup impressionné. Qu'il ait ensuite livré une si belle mini-transat, je ne m'y attendais pas".
Je trouve que ce que font les garçons est admirable" (Klaus-Dieter Schmädicke)
Klaus-Dieter Schmädicke a continué à observer le parcours de Melwin Fink : "L'idée d'équipe avec Lennart Burke est forte. Il y a des effets de synergie et je pense que ce sera un beau projet. Je trouve que c'est une bonne chose que deux navigateurs aussi engagés s'associent dans cette arène exigeante, en particulier dans le domaine de la relève. Dans ce domaine, des forces puissantes sont à l'œuvre, notamment en France. Melwin a déjà fait l'expérience dans la Mini-Transat à quel point il peut être difficile de se hisser au sommet".
L'entrepreneur en télémarketing de Bonn est convaincu de donner des ailes à une alliance prometteuse pour l'avenir. "J'ai un réfrigérateur et un garde-manger à bord, mais je trouve admirable ce que font les garçons. Bien sûr, on ne peut pas calculer ce que l'on obtient en retour. On peut espérer que la notoriété de la marque augmente. À propos de la jeune équipe de voile, Schmädicke déclare : "Je leur souhaite d'atteindre leurs objectifs et de faire de leur engagement un métier. Boris Herrmann est un bon exemple à cet égard. Et il faut aussi des parents qui permettent et soutiennent cela".
Lennart Burke et Melwin Fink peuvent maintenant appuyer sur l'accélérateur et mettre en œuvre leurs projets pour les douze mois à venir. Ils se préparent à la prochaine classique des Sables d'Olonne à Horta aux Açores et retour avec un préparateur. Le coup d'envoi sera donné le 27 juin. Comme pour d'autres équipes, le nouveau Pogo n'est pas sans problème. "La quille a des problèmes de qualité", explique Melwin Fink. Pogo aurait proposé une nouvelle quille pour 40.000 euros, mais c'est trop, c'est pourquoi le sujet est pour l'instant mis de côté. La jeune équipe a tout de même dû investir 20.000 euros dans la structure du bateau. "Trois constructeurs de bateaux s'en sont chargés", explique Fink. En contrepartie, Pogo a fourni le matériel, mais pas plus.
Malgré une longue liste de tâches et les luttes techniques à terre, Lennart Burke et Melwin Fink vont commencer la "petite transat" avec beaucoup d'enthousiasme et de détermination grâce à leur nouveau partenaire de projet. Les concurrents de marque devraient désormais avoir les deux Allemands dans le collimateur. "Nous sommes heureux et impatients de participer à la prochaine édition", déclare Melwin Fink. La suite du programme de régates du duo allemand comprend le départ de la Rolex Fastnet Race. En automne, Lennart Burke et Melwin Fink veulent participer ensemble à leur première Transat Jacques Vabre.
Dans la Transat Jacques Vabre, les marins de la Class 40 rencontreront pour la première fois Boris Herrmann lors d'une régate, car l'Imoca "Malizia - Seaexplorer" devrait également prendre le départ de la Transat Jacques Vabre après l'Ocean Race de cet automne. Le Next Generation Sailing Team a déjà des projets pour 2024 : la Caribbean 600, l'Atlantic Cup avec ses trois étapes et la Transat Québec Saint-Malo sont au programme.