Au moment même où le challenger américain "American Magic" effectuait son premier coup d'entraînement sur le terrain de la Coupe au large de la Nouvelle-Zélande, la deuxième équipe du pays faisait la une des journaux.
Premier coup d'essai avant Auckland d'American Magic
Stars & Stripes aurait demandé au tribunal arbitral de l'America's Cup s'il était conforme aux règles d'acheter le premier bateau des Néo-Zélandais, "Te Aihe". C'est Tom Ehman, un initié de la Coupe, qui a été l'un des premiers à en parler.
Chaque équipe a le droit de construire deux bateaux pour la prochaine coupe, normalement le deuxième est un développement du premier et lui est supérieur, tout au plus utilisable comme bateau de remplacement en cas de panne totale, donc quasiment sans valeur.
Mais pour "Stars & Stripes", cet achat pourrait s'avérer être un coup de maître. Le bateau de l'équipe n'est qu'à moitié construit et, tant en termes de temps que d'argent, il sera difficile pour l'équipe d'être sur la ligne de départ de la course de Noël à partir du 17 décembre au large d'Auckland, une régate spectacle qui est toutefois obligatoire pour participer aux éliminatoires des challengers à partir du 15 janvier. Si l'équipe parvient à acheter ou à emprunter le bateau néo-zélandais à cet effet, elle gagnera encore un peu de temps pour terminer la construction de son propre yacht.
Mais les possibilités vont encore plus loin. Le protocole de la Coupe de l'America prévoit que la coque d'un yacht challenger doit être construite dans le pays de l'équipe concernée, en l'occurrence les États-Unis.
Stars & Stripes a toutefois eu recours aux données de construction des Néo-Zélandais pour la construction de son propre yacht, les deux bateaux étant considérés comme des sœurs. Bien plus importants que les coques, qui ne sont de toute façon pas dans l'eau en mode de vol, sont les appendices du foil et surtout les mécanismes et les systèmes hydrauliques pour les faire fonctionner. Les Américains pourraient donc théoriquement cannibaliser le bateau néo-zélandais et installer les composants dans leur bateau ou, à l'inverse, donner une nouvelle coque au bateau néo-zélandais. Les avis divergent quant à savoir si cela serait conforme aux règles. En tout cas, ce serait une première.
Les réactions sont donc très diverses. Tom Ehmann trouve ce processus "révoltant", tandis que l'initié néo-zélandais de la Coupe, Richard Gladwell, voit le scénario d'un bon œil. En effet, avec seulement trois challengers jusqu'à présent, la série d'éliminatoires, la Prada Cup, au cours de laquelle l'adversaire du défenseur Team New Zealand est déterminé, serait nettement moins passionnante que si l'on naviguait avec quatre équipes. En outre, les organisateurs néo-zélandais recevraient davantage d'argent par le biais des frais d'inscription.
Même Team New Zealand pourrait tirer profit d'une telle opération. Si Stars & Stripes participait à la Prada Cup avec le premier bateau néo-zélandais ou un yacht jumeau, cela permettrait d'évaluer la compétitivité des autres équipes par rapport aux Néo-Zélandais et donnerait à ces derniers le temps de procéder à des modifications. En effet, les Néo-Zélandais ne disposeront d'une comparaison vraiment significative qu'à l'occasion de la finale de la Coupe proprement dite, où ils pourraient être surpris.
Sur le plan financier aussi, un déroulement pourrait convenir à Team New Zealand, puisqu'elle a été la première à se lancer dans la compétition. a récemment fait la une des journaux pour des irrégularités financières présumées. de l'eau. En tout cas, après la coupe, les bateaux n'ont pratiquement plus de valeur.
En raison des avantages concurrentiels potentiels, il est toutefois peu probable que les trois challengers acceptent un tel coup de Stars & Stripes. Mais il s'agit de la Coupe de l'America, et ce ne serait pas le premier litige qui aboutirait devant un tribunal. Celui-ci a son siège à New York, dans le pays d'origine de Stars & Stripes.
L'équipe néo-zélandaise s'est contentée jusqu'à présent de commenter qu'aucune négociation d'achat n'avait encore eu lieu.