Savoir naviguerBien enrouler les lignes et les cordages

Lars Bolle

 · 24.05.2025

Savoir naviguer : bien enrouler les lignes et les cordagesPhoto : YACHT/N. Günter
Nous montrons à quoi il faut faire attention lors de l'enroulement et de la sécurisation des lignes, de l'arrimage, de la tension et du lancement des cordages.

Le maniement routinier des multiples amarres à bord fait partie du métier de marin de base et est avant tout un aspect de sécurité. Un enchevêtrement de cordages, appelé wuhling, peut être agaçant et son démêlage fastidieux et chronophage. Mais si le cordage n'est pas clair dans certaines situations décisives, il peut en résulter, dans le pire des cas, des dommages au matériel et à l'homme - par exemple lorsqu'une drisse de gennaker ne peut pas être affalée parce que des cintres se forment à l'infini dans le cordage et le bloquent devant le bloqueur de levier. On peut alors tirer tant qu'on veut, le rivage se rapproche inexorablement.

Ou lors de manœuvres au port, lorsqu'il faut récupérer une amarre placée sur cale. Si celle-ci reste bloquée sur un anneau ou un taquet du ponton à cause d'un coude, la meilleure manœuvre n'aura servi à rien.

La raison pour laquelle cette formation de creux se produit encore aujourd'hui avec les cordages modernes est sans doute - comme dans d'autres domaines de la navigation - due à la transmission d'un savoir traditionnel qui n'est plus forcément adapté aux circonstances changeantes. Ainsi, tout le monde a appris un jour qu'un faisceau de cordages déployés n'est beau et correct que si toutes les baies sont disposées en rond et uniformément côte à côte. C'est le cas pour les cordages battus. En revanche, si l'on déploie un cordage tressé moderne de la même manière, chaque bosse fait tourner le cordage une fois et la formation redoutée d'un coude est garantie.

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Conseils préalables : le scénario décrit avec la drisse de gennaker peut être désamorcé si la drisse est proprement démêlée et jetée dans l'eau à l'arrière. Là, elle se retourne et il n'y a plus guère de risque de cintrage. Il ne faut toutefois pas ramener la drisse avant de hisser le gennaker, mais la sortir de l'eau. Et : toujours démêler les cordages depuis la partie fixe, c'est-à-dire depuis l'accastillage. Ainsi, le cordage peut se tordre et les nœuds se défont plus facilement.

Enfiler les lignes : les bases

L'objectif de l'arrachage des suspentes est de les garder prêtes à l'emploi. Cela signifie soit les ranger de manière à ce qu'elles puissent être utilisées en un tour de main. Ou alors les préparer directement avant une intervention de manière à ce que celle-ci puisse se dérouler sans problème.

Les problèmes liés à la manipulation des laisses sont toujours les mêmes. Soit le faisceau de longes est ce qu'on appelle une pelote, dans le pire des cas avec des nœuds, qui n'a aucune chance d'être tirée par un ferrage, d'être lancée ou même d'être utilisée à bon escient. Ou alors, la laisse a l'air correctement enroulée, mais des erreurs ont été commises, ce qui peut conduire à la formation de boucles. La bonne technique dépend aussi du type de cordage.

Avant d'ouvrir une ligne, il faut toujours la déclarer une fois sur toute sa longueur et la faire passer dans la main. Cela permet de repérer les nœuds et les boucles.
Photo : YACHT/N. Günter

Éviter les kinks

Toujours enfiler de la partie fixe à la partie lâche. Ainsi, le cordage a une chance de se tordre, ce qui réduit le risque de formation de coude.

C'est ce qui arrive quand on n'a pas travaillé correctement lors de l'imposition : Les kinks s'enchaînent les uns après les autres
Photo : YACHT/N. Günter

Enfiler le cordage battu

Le cordage battu est tourné dans un sens. Lors du gonflage, il est possible de contrer cette rotation.

Le sens de rotation d'un cordage battu est facile à déterminer : Dans un sens, les cardes restent serrées les unes contre les autres, dans l'autre, elles se laissent légèrement tordre, de sorte qu'elles sont plus aérées.Photo : YACHT/N. GünterLe sens de rotation d'un cordage battu est facile à déterminer : Dans un sens, les cardes restent serrées les unes contre les autres, dans l'autre, elles se laissent légèrement tordre, de sorte qu'elles sont plus aérées.
Lors de l'imposition, ouvrir légèrement chaque baie. Si c'est la main gauche qui tient, on tourne généralement à gauche.
pour ouvrir le cordage. Ainsi, la torsion provoquée par l'emmagasinage est éliminée du cordage.Photo : YACHT/N. GünterLors de l'imposition, ouvrir légèrement chaque baie. Si c'est la main gauche qui tient, on tourne généralement à gauche. pour ouvrir le cordage. Ainsi, la torsion provoquée par l'emmagasinage est éliminée du cordage.

Enfiler un cordage tressé : le coup alternatif

Cette méthode garantit un effilochage sans coude et permet en outre d'obtenir une belle collerette avec des creux réguliers. Elle nécessite toutefois un peu de pratique. Le cordage est alors tordu en alternance.

La baie qui vient d'être posée subit une demi-rotation vers l'extérieur, à l'opposé du corps, avant d'être saisie et fixée avec la main qui la tient.
Pour la baie suivante, tourner la main de travail vers l'extérieur, saisir la ligne et tourner la main en arrière.

Imposer en huit

Pour les cordages tressés, une bonne alternative à la méthode ci-dessus est la pose de huit alternés. Il est vrai que cela ne donne généralement pas un aussi bel assemblage, car les longueurs des creux sont plus difficiles à atteindre avec précision, mais cette méthode est en revanche très facile à apprendre.

Dans la main qui tient, ici la main gauche, on place toujours alternativement des creux vers l'avant et vers l'arrière avec la main qui travaille.
Photo : YACHT/N. Günter

Poser les huit sur le pont

Pour les lignes très longues, l'enroulement à la main ne fonctionne plus, la botte devient trop grande pour être saisie et trop lourde. C'est d'ailleurs la méthode utilisée par Boris Herrmann pour sa grande drisse de 60 mètres, dont 30 mètres doivent être prêts après la pose.

Les huit sont à nouveau posés en alternance, uniquement sur le pont, pas dans la main.
Photo : YACHT/N. Günter

Utiliser le treuil pour l'arraisonnement

Pour les lignes très longues ou lorsque les baies doivent avoir une longueur précise, un winch est une aide précieuse. En position assise, on peut aussi utiliser son propre pied comme deuxième "poteau".

Les baies simples ne sont conseillées que pour les lignes courtes. En effet, à chaque tour, la ligne subit une torsion, puis forme des boucles en s'étirant.
Photo : YACHT/N. Günter

Rembourrer les cordages au lieu de les tirer

Une toute autre philosophie nous vient du monde de la régate : le bourrage de cordages. Voici trois possibilités. Le principe de base consiste à empiler les cordages en commençant par la partie la plus lâche. Si le cordage doit ensuite s'échapper, il sort du conteneur comme il a été empilé, de la partie fixe à la partie lâche.

Souvent, cet arrimage est plus rapide que l'enfilage, mais surtout, le cordage est toujours prêt à l'emploi. Il n'est pas nécessaire de défaire un nœud et il n'y a pratiquement pas de risque de formation de nœuds. En revanche, cette méthode ne permet pas d'obtenir une belle ceinture.

Un sac à voile ou un pupitre sont parfaits pour ranger les amarres, par exemple le câble de l'ancre. Sur la descente, des sacs ou des poches de drisses peuvent contenir les drisses.
Photo : YACHT/N. Günter

Le contraire du bourrage rapide, comme indiqué ci-dessus, est l'imposition et la sécurisation ultérieure de la frette imposée. Pour cela aussi, il existe une multitude de méthodes avec leurs avantages et inconvénients respectifs. Nous les présentons dans un article séparé.



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