NavigationLe matériel de navigation dont vous avez besoin pour travailler sur les cartes

Sven M. Rutter

 · 08.09.2024

Il existe plusieurs variantes de couverts de navigation pour le travail cartographique conventionnel. Chacune a ses propres avantages et inconvénients
Photo : YACHT/Sven M. Rutter
Triangle, règle et compas - c'est tout ce dont on a besoin pour tracer des caps ou inscrire sa position sur une carte marine. Mais les instruments de navigation existent dans les versions les plus diverses. Nous vous montrons ce qui caractérise les différents modèles et à quoi ils servent.

Quel triangle ou règle de route et quelle forme de compas sont les meilleurs ? La question des couverts idéaux pour le travail conventionnel de navigation et de cartographie a suscité bien des discussions à la suite de notre série sur la navigation (YACHT 12 à 16/2024). Nous avons donc décidé de consacrer un article à ce sujet.

Série de navigation du YACHT

Avec le temps, j'ai accumulé une valise entière de matériel de navigation de différents types. Jusqu'à aujourd'hui, aucun favori ne s'est clairement dégagé. D'autant plus qu'il n'y a rien dans cette valise que je déconseille par principe. Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients.

J'ai bien sûr des préférences personnelles, mais elles reposent plutôt sur des appréciations subjectives : À quoi suis-je le plus habitué ? Qu'est-ce que je ressens le mieux ? Avec quoi suis-je le plus à l'aise ? C'est à chacun d'explorer les réponses à ces questions.

Il faut également tenir compte de la tâche pour laquelle les couverts doivent être utilisés. Tout ce qui s'avère pratique à terre - par exemple pour la préparation d'un examen de conduite ou dans le cadre de la planification d'une croisière - n'est pas toujours aussi convaincant sur un bateau qui tangue, avec une forte gîte et des "sauts de puce" occasionnels dans une mer agitée.

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En ce qui concerne l'aptitude à la pratique, il faudrait en outre faire la différence entre la lecture des directions et le tracé des lignes de cap et de niveau. Pour ce dernier, il faut en plus un stylo - et donc une main libre. La "maniabilité" des instruments de navigation est donc un aspect important.

Équipement de base

La plupart des kits de démarrage proposés pour la formation au permis de conduire comprennent un triangle de cours simple, un compas de pointage et un triangle d'application. Le triangle d'application est généralement livré nu, sans inscription ni échelle. Pour commencer, c'est un équipement de base acceptable, mais qui peut être amélioré. Je ne possède par exemple pas de triangle d'application. Au lieu de cela, j'utilise le plus souvent un triangle de parcours normal pour créer et déplacer des objets.

Cela a deux avantages : D'une part, j'ai toujours un triangle de route de réserve à bord, au cas où l'un d'eux se casserait. D'autre part, cela me donne un peu plus de flexibilité. En effet, j'aime utiliser des triangles de route de différentes tailles. Le grand modèle m'évite de devoir le déplacer à plusieurs reprises et me permet de parcourir de longues distances. Le triangle plus petit est quant à lui avantageux lorsque l'on travaille près du bord de la carte.

N'importe quel bord droit peut être utilisé pour le déplacement, par exemple une baguette de bois ou une simple règle d'école. Il est seulement important que le bord de pose soit absolument rectiligne et pas trop plat. En particulier lorsque je travaille avec des cartes de très grand format, j'ai souvent une longue règle supplémentaire sur la table à cartes.

Il existe également des règles nautiques spéciales. Les classiques sont les règles dites parallèles, composées de deux longues règles individuelles. Des entretoises rotatives parallèles permettent de déplacer les deux règles parallèlement. La plupart du temps, elles comportent également des indications angulaires.

Toutefois, lors du traçage et de la lecture des angles de cap, les triangles de navigation fournissent des résultats plus précis, raison pour laquelle ils ont pris le pas sur la règle parallèle. Et comme simple outil de déplacement, il existe des solutions plus simples et moins chères. Les règles parallèles de qualité ont l'avantage d'être lourdes, ce qui les empêche de glisser facilement.

Rapporteur d'angle

Les triangles de cours sont volontiers appelés "triangles géométriques" par les débutants car, à première vue, ils rappellent les rapporteurs utilisés dans les cours de mathématiques. Même s'il s'agit dans les deux cas de triangles rectangles et isocèles avec des indications d'angle, il existe de nettes différences entre un triangle géométrique et ses cousins nautiques. Il y a tout d'abord les indications d'angles qui diffèrent : Alors que l'échelle des degrés est de 180 degrés sur un triangle géométrique, elle est de 360 degrés sur un triangle nautique.

Bien entendu, il n'est possible de représenter qu'un demi-arc de cercle sur un triangle de parcours. En revanche, on y trouve deux arcs de ce type : l'un de 0 à 180 degrés et l'autre de 180 à 360 degrés. Les degrés indiqués sur les deux arcs sont souvent colorés différemment afin de faciliter la classification - typiquement, les directions est en noir et ouest en rouge.

A cela s'ajoute un mode d'utilisation différent. Dans le cas d'un géocroisé, on commence généralement par tracer l'angle au niveau de la cathète correspondante, c'est-à-dire du petit côté, puis on dessine le trait correspondant dans un deuxième temps, ce qui nécessite de déplacer le triangle. Cette étape n'est pas nécessaire dans le cas du triangle des cours, qui est en principe tracé de manière à ce que son angle droit soit dirigé vers le bas et que l'hypoténuse soit en haut. Ainsi, la ligne de cap ou de niveau peut être tracée immédiatement après l'alignement.

Néanmoins, on pourrait en principe utiliser une équerre de géodésie pour travailler sur les cartes, ce qui, outre la différence de manipulation, demande un peu plus de travail intellectuel. Ainsi, les angles de plus de 180 degrés nécessitent une puissance de calcul supplémentaire. De plus, même les petits triangles de navigation sont généralement bien plus grands qu'un géocroiseur classique. Enfin, les cartes marines sont généralement bien plus grandes qu'une feuille A4 sur laquelle on dessine à l'école.

Pas de zéro absolu

Les triangles de route nautiques existent en plusieurs versions qui répondent à des exigences différentes. Les avis divergent déjà sur la disposition du point zéro. Certains préfèrent que le point zéro soit situé à l'extérieur, d'autres préfèrent que le point d'ancrage soit situé à l'intérieur.

Pour les débutants, il est généralement plus facile de travailler avec un point zéro extérieur, car il y a moins de risque de se tromper lors de la mise en place. En effet, le point d'attache pour l'alignement se trouve exactement sur l'hypoténuse. Les triangles dont le point zéro se trouve à l'intérieur présentent également un repère zéro sur l'hypoténuse, mais qui se réfère à l'échelle centimétrique. Le point d'attache, où le triangle est aligné sur le méridien, se trouve en revanche légèrement en dessous de l'hypoténuse. A cela s'ajoute un trait parallèle à l'hypoténuse et passant par le point zéro, qui permet d'appliquer le triangle aux lignes de cap.

Cette disposition permet un positionnement plus précis du triangle. D'autant plus qu'il n'est pas nécessaire pour cela de regarder exactement d'en haut le bord du triangle pour s'assurer qu'il est exactement appliqué. D'un autre côté, une erreur due à l'utilisation d'un mauvais point zéro peut avoir des conséquences plus critiques qu'une tolérance légèrement plus grande dans la précision de mesure. Je recommanderais donc toujours d'utiliser un triangle dont on se sent sûr de la manipulation.

Guide d'orientation

De plus, certains triangles offrent une aide supplémentaire pour déterminer la valeur de degré appropriée. Avec deux échelles de degrés parallèles, on obtient toujours deux solutions possibles. Mais comme les deux valeurs numériques sont toujours séparées de 180 degrés, l'attribution correcte ne devrait pas être trop difficile, pour autant que l'on ait un peu en tête la rose des vents - ou du moins les valeurs limites des quadrants correspondants : 000°/360° = nord, 090° = est, 180° = sud, 270° = ouest.

En outre, presque toutes les cartes marines comportent une rose des vents. Sur de nombreux triangles, on peut également lire les points cardinaux correspondants dans la couleur de l'échelle de degrés correspondante, par exemple un "NE" noir pour le nord-est entre les degrés noirs de 040° à 050°. Parfois, on trouve également des flèches de couleur sur l'hypoténuse : par exemple une flèche noire vers la "droite" et une flèche rouge vers la "gauche". Les degrés colorés de manière analogue s'appliquent en fonction de la direction dans laquelle le bateau se déplace.

Pour l'utilisation en mer, il faut surtout veiller à ce que le modèle soit solide. En effet, les outils filigranes en plastique transparent doivent être résistants. Il est parfois nécessaire de presser fermement les triangles sur la carte pour qu'ils ne glissent pas. J'ai déjà cassé par mégarde quelques "poids plume". Cela arrive particulièrement vite avec les triangles qui ne reposent pas complètement à plat, mais qui disposent de pieds en forme de picots sur la face inférieure. Ils sont donc plus faciles à déplacer, ce qui peut aussi être un avantage. Dans ce cas, la seule solution est d'essayer soi-même pour voir ce qui convient le mieux.

Les triangles à poignées amovibles sont très pratiques en voyage, car ils se rangent plus facilement, par exemple dans un emballage souple parmi le linge. Cependant, chaque trou dans le triangle représente un point de rupture potentiel. Il en va de même pour les trous de suspension et les trous de marquage des types de bateaux. D'après mon expérience, ce sont les constructions épaisses et monolithiques qui se sont avérées les plus stables. Les constructions massives de ce type m'accompagnent parfois depuis des décennies.

Un concurrent populaire en triangle

Certains navigateurs préfèrent à un triangle de route classique un traceur dit nautique, également connu sous le nom de "traceur de Portland" ou "traceur breton". Non, il ne s'agit pas ici d'un traceur de cartes numérique, mais d'un appareil complètement analogique. Il s'agit en fait d'une forme particulière de règle de cap. Elle aurait été inventée par le navigateur breton Yvonnick Gueret dans les années 60. Entre-temps, diverses variantes de ce rapporteur ont été développées.

Toutes les versions ont en commun un disque rotatif avec une rose des vents au centre. Après avoir placé la règle de cap dans la direction souhaitée sur la carte marine, on fait tourner la rose des vents jusqu'à ce que son repère nord soit exactement dirigé vers le haut. Un repère zéro à côté de la rose permet de lire l'angle correspondant.

Sur de nombreux exemplaires, une échelle en degrés est imprimée à côté du point zéro pour l'application de charges. Le résultat n'est pas lu au point zéro, mais à la valeur d'alimentation correspondante.

L'avantage est qu'il n'y a toujours qu'un seul résultat - on n'a donc pas à choisir entre deux valeurs de degré. Pour cela, la règle de cours doit toutefois être placée avec le bon côté des deux longueurs. Pour cela, une flèche de direction supplémentaire est dessinée sur la règle. Elle doit être orientée dans la bonne direction - c'est-à-dire, pour une ligne de cap, dans la direction de déplacement du yacht sur la carte marine.

Références nord

En même temps, il s'agit d'orienter la rose rotative exactement vers le nord - par exemple sur un méridien. Plusieurs références au nord disposées parallèlement sur la rose des degrés sont très utiles. Cela permet de l'orienter même si son centre ne se trouve pas exactement sur un méridien. Si la référence nord est réalisée sous forme de grille, il est également possible d'utiliser un parallèle de latitude pour l'alignement. Le nombre et l'espacement de ces références nord varient selon le modèle. Plus il y en a, plus la règle de cap peut être utilisée de manière flexible.

La rose ne doit toutefois pas être trop lâche, afin de ne pas glisser dans une mer agitée. Elle ne doit pas non plus être si rigide qu'il faille les deux mains pour l'ajuster.

Certains modèles possèdent en outre de petites ouvertures de préhension sur le dessus de la rose des vents, comme le modèle BRT-35 de Run:Chart, qui s'avère toutefois assez flasque. Il est encore mieux d'avoir une couronne de pivotement solide, comme celle du "Portland Course Plotter" de BH Navigation, très stable dans l'ensemble.

Au premier abord, un tel "traceur" peut paraître un peu encombrant avec sa forme rectangulaire et sa taille imposante. Mais c'est justement sa taille qui constitue un avantage, car elle permet d'éviter de déplacer fréquemment les couverts.

Au bras long

Les rapporteurs d'angle avec bras pivotant constituent une autre variante de la règle de cap. Il en existe également plusieurs versions. La plus simple consiste en un simple fil fixé au centre d'une rose de boussole. Il suffit de tendre le fil dans la direction à mesurer et de lire le nombre de degrés.

Alors que cette solution ne sert qu'à mesurer des directions, il est également possible de tracer des lignes de cap et des lignes de repère sur le bord d'un bras rigide pivotant. Pour ce faire, il faut toutefois que le centre de la rose des degrés dans laquelle le bras rotatif est placé soit positionné exactement sur le point de départ de la ligne de cap ou de stationnement, c'est-à-dire sur la position du point de départ ou de l'objet à localiser.

Mais il n'est alors plus possible de tracer la ligne de cap ou de stand jusqu'à cet endroit, car la plaque de base fait obstacle. Le cas échéant, il faut la prolonger par une étape supplémentaire. Et comme pour un traceur nautique, il est important que le rapporteur soit orienté exactement vers le nord. Pour cela, des lignes correspondantes ou un quadrillage pour l'utilisation alternative d'un parallèle de latitude sont dessinés sur la plaque de base transparente.

Trouver en même temps une référence nord au point de départ peut s'avérer problématique sur des cartes grand format avec des lignes de grille très espacées. C'est pourquoi le modèle KL-25-50 de Run:Chart est accompagné d'une règle auxiliaire permettant d'étendre la référence nord, mais son utilisation nécessite à nouveau une deuxième main. Pour les longues lignes de cap ou de station, il faut en outre un bras suffisamment long, ce qui rend l'ensemble peu maniable. D'autant plus qu'un bras long est plus instable et peut facilement se casser. Sur le produit KL-25-50, le bras est dépliable. Ce modèle présente en outre des références séparées pour les lignes de repère et les lignes de cap, ce qui, d'autre part, présente des risques de confusion.

Lors de l'utilisation pratique de ces règles de route en mer, la fixation du bras, généralement non verrouillable et de surcroît souvent flexible, et de la plaque de base sur la carte dans la position souhaitée pour effectuer le travail de dessin représente un certain défi. Il est vrai qu'en principe, on ne peut pas se tromper, mais le travail avec un tel instrument n'est pas particulièrement pratique.

Prendre le large

Le kit de navigation est complété par un compas de cours. Là aussi, il y a peut-être encore un exemplaire de l'école dans le tiroir - mais il vaut mieux qu'il y reste. Les compas d'écolier présentent généralement une pointe très fine qui percerait les cartes marines et endommagerait la table à cartes.

Certes, les compas nautiques sont aussi appelés compas à pointes, malgré leurs pointes plus émoussées, mais cela s'explique par le fait qu'ils possèdent deux extrémités pointues, contrairement aux compas d'écolier. Ici, il n'y a donc pas de mine de crayon à l'extrémité du dessin, car le compas de cours n'est normalement pas utilisé pour dessiner.

Il sert principalement à mesurer et à effacer des distances. Pour les distances plus importantes, il est tourné de manière répétée vers l'extrémité la plus éloignée, avec une distance préréglée. L'extrémité d'un crayon ne peut être utilisée que pour construire des lignes de repère circulaires à partir de mesures de distance, mais là encore, elle n'est pas nécessaire si l'on commence par tracer la ligne de repère droite du relèvement simultané, sur laquelle on reporte ensuite la distance mesurée.

Ce n'est que pour la navigation au radar que j'ai parfois un compas avec un bout de crayon à bord, car plusieurs mesures de distance donnent parfois un résultat plus précis qu'un relèvement. Pour cela, il faut effectivement tracer "noir sur blanc" les cercles de distance correspondants sur la carte marine.

Droit ou courbé ?

En ce qui concerne la conception du compas, il convient de distinguer les versions avec et sans arc à l'extrémité supérieure. Dans le cas des compas à branches courbées, celles-ci se croisent comme des ciseaux. Cela permet d'ouvrir le compas plus facilement d'une seule main. Ce n'est pas aussi facile avec les compas pliables à branches droites. En revanche, ces derniers sont considérés comme un peu plus précis, car leurs pointes sont exactement opposées et non décalées l'une par rapport à l'autre.

Les compas de cours maritimes de haute qualité sont généralement fabriqués en laiton - certains sont en outre chromés. Une vis de réglage située à l'extrémité supérieure permet de régler individuellement la souplesse de fonctionnement. Dans l'idéal, un compas doit pouvoir être facilement comprimé d'une seule main, mais il ne doit pas non plus se dérégler à chaque secousse du bateau. Là encore, il faut faire quelques essais. Ensuite, il est possible de "prendre le large".

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