Indépendamment des catégories officielles, on peut aujourd'hui classer les voies navigables selon qu'elles sont encore utilisées par la navigation à grand gabarit et aménagées en conséquence ou que les skippers de plaisance y sont en grande partie entre eux - à l'exception du bateau à passagers isolé de la flotte blanche ou du véhicule de service des autorités de surveillance.
Les grands fleuves et canaux reliés entre eux au niveau international, tels que le Rhin et l'Elbe ou les axes des canaux Main-Danube et Mittelland avec leurs raccordements, font partie des artères de transport toujours très fréquentées. Les écluses y sont par conséquent très grandes et les bateaux de plaisance n'y jouent qu'un rôle secondaire.
D'autre part, il y a les régions qui sont fermement aux mains de la navigation de plaisance. Le meilleur exemple en est la plus grande région de sports nautiques d'Europe : les eaux du Mecklembourg et de la Marche. De nombreux tronçons de ce "paradis bleu" peuvent donc être parcourus avec un certificat de location et sont ainsi devenus une destination de vacances non seulement pour les habitants et les skippers de randonnée, mais aussi pour d'innombrables équipages de location qui peuvent y faire des croisières sans permis de navigation, à certaines conditions.
En haute saison, il peut y avoir du monde non seulement dans les ports, mais aussi et surtout devant et dans les écluses. Il faut donc prévoir des temps d'attente de deux heures ou plus. Au passage : le terme "écluse pour bateaux de sport", qui apparaît de plus en plus souvent dans les médias, n'est d'ailleurs correct que si l'écluse est effectivement réservée à la navigation de plaisance.
Sur la Moselle, par exemple, il existe des écluses spéciales pour bateaux au niveau des barrages, qui doivent être utilisées par des bateaux d'une longueur maximale de 18 m - à condition qu'elles fonctionnent. La situation est similaire sur les affluents, comme la Spree supérieure, où même la nouvelle écluse de Kossenblatt n'a qu'une longueur utile d'environ 15 m et est exclusivement destinée au tourisme nautique.
Nous allons maintenant expliquer étape par étape à quoi il faut faire attention et ce qu'il faut savoir lorsqu'on passe une écluse seul ou avec d'autres. La planification de la croisière se fait bien avant la première porte d'écluse. Avant de commencer le voyage, il faut se renseigner précisément sur les heures de fonctionnement des écluses et les éventuelles fermetures. Rien n'est plus énervant que de se retrouver inopinément devant une porte fermée pendant les vacances.
Les fermetures fixes - par exemple pour des intervalles d'entretien - sont publiées sur Internet sur les pages de l'Administration fédérale des eaux et de la navigation (www.elwis.de) sont annoncés. Les capitaines de port, la police des eaux et les services des eaux et de la navigation peuvent également fournir des informations. Les heures d'ouverture se trouvent en revanche dans la littérature nautique de croisière.
Si vous naviguez sur une voie navigable à grand gabarit comme le Rhin, il est obligatoire de s'annoncer à l'écluse la plus proche par téléphone portable ou par radio VHF au moins un quart d'heure avant d'atteindre l'avant-port de l'écluse. Les numéros de téléphone et les canaux radio sont indiqués dans la littérature nautique, les canaux sont également indiqués sur des panneaux bleus sur la rive. Le personnel de l'écluse vous indiquera alors la marche à suivre et si vous pouvez éventuellement entrer directement derrière un bateau professionnel ou si vous devez d'abord attendre le trafic en sens inverse.
En revanche, dans les zones de navigation de plaisance, il n'est généralement pas nécessaire de s'annoncer au préalable auprès de l'écluse. Si c'est le cas, la littérature de croisière ou les panneaux l'indiquent. De telles invitations peuvent également se trouver directement au poste d'entretien des bateaux de plaisance, par exemple lorsque l'écluse est surveillée à distance et ne fonctionne qu'en cas de besoin. Des interphones sont disponibles à cet effet et les instructions suivantes sont souvent diffusées par haut-parleur.
Si l'on s'approche d'une écluse à vue et que le signal est rouge, il faut dans tous les cas s'amarrer à l'endroit indiqué pour la maintenance des bateaux de sport. D'une part, on ne peut jamais savoir exactement quand la navigation va reprendre et, d'autre part, un bateau qui tourne impatiemment en rond peut rapidement devenir un obstacle à la circulation.
Le poste d'attente peut être une rangée de dalles posées librement dans l'eau, un ponton fixe ou simplement une bande de rive consolidée. Devant les grandes écluses, ce sont soit des murs lisses, soit des palplanches avec des bollards. Dans le cas de ces dernières, il faut veiller à ce que les défenses ne glissent pas dans les interstices et que le yacht ne se heurte pas durement lorsque les bateaux de commerce qui passent créent une houle.
Règle fixe : si d'autres bateaux sont devant, ils ne sont pas dépassés. Il est absolument interdit de prendre de l'avance, quelle que soit la phase de l'éclusage (rien n'empêche toutefois de laisser passer un petit bateau qui pourrait encore entrer dans le compartiment).
Bien entendu, un bateau professionnel a toujours la priorité, quelle que soit sa taille (ou sa taille réduite) ; même si des bateaux de plaisance sont "arrivés les premiers". Devant les écluses de grand gabarit, l'une ou l'autre heure peut vite s'écouler lorsque les bateaux à moteur de marchandises remplissent la chambre les uns après les autres.
Si la file d'attente est plus longue, les bateaux sont alors déplacés vers l'avant à chaque passage d'écluse jusqu'à ce que ce soit leur tour. Ce temps peut également être mis à profit pour poser des défenses des deux côtés et préparer les amarres pour l'éclusage. Dans le cas des sas en libre-service, c'est également là que se trouve le guichet de demande.
Il est interdit de s'allonger à demeure sur les postes d'attente. Seule exception : si l'on atteint une écluse dans un secteur de navigation de plaisance après la fin du service, on peut passer la nuit sur le lieu d'attente. Cela n'est pas non plus autorisé, mais est toléré - si les amarres sont larguées le lendemain matin à l'heure de la première éclusée.