Le recyclage des bateauxLa France montre comment recycler les bateaux

Fabian Boerger

 · 18.09.2025

Le recyclage des bateaux : La France montre comment recycler les bateauxPhoto : ReBoat/R. Jonas
Plus moyen de s'échapper : ce voilier a trouvé une fin chez la start-up hambourgeoise "ReBoat".
Alors que le démantèlement des bateaux en fin de vie est en panne en Allemagne, l'élimination des bateaux en France se porte de mieux en mieux. C'est ce qui ressort des chiffres publiés récemment par l'organisation responsable.

Rien n'est éternel - pas même la vie des vieux bateaux. Mais que faire lorsqu'ils ne sont plus utilisables ? En Allemagne, il n'y a pas de réponse claire à cette question. Les règles concernant le traitement des bateaux en ferraille ne sont pas uniformes. Le problème : alors que le bois ou les métaux se recyclent bien, le plastique renforcé de fibres de verre (PRV) est difficile à recycler. La raison en est que les fibres de verre ne peuvent guère être séparées de la résine. Il en résulte des processus complexes et des coûts élevés.

Donner au lieu de mettre à la casse

Un moyen de se débarrasser des bateaux : Les propriétaires donnent leurs bateaux, espérant être sauvés par des bricoleurs ou des passionnés. Sur les plateformes de bateaux d'occasion, on voit donc régulièrement apparaître des annonces avec la mention "à donner". Un exemple récent est un schärenkreuzer S30 de 1978. Mais si une telle offre reste sans écho, le chemin mène inévitablement à une mise au rebut coûteuse.

Le dilemme des bateaux en ferraille

Mais tous les propriétaires ne peuvent ou ne veulent pas supporter ces frais. Il arrive régulièrement que des propriétaires disparaissent sans laisser de traces. Les "cadavres de bateaux" deviennent alors un problème majeur pour les chantiers navals et les marinas. Ceux-ci sont confrontés à un dilemme : ils ne peuvent pas enlever les bateaux sans l'autorisation des propriétaires et même si les autorités donnent leur accord, ils doivent souvent assumer les frais de transport. C'est pourquoi de plus en plus de marinas refusent l'accès à leurs locaux aux vieux bateaux - par exemple en ne les sortant plus de l'eau - de peur de ne plus pouvoir s'en débarrasser.

Articles les plus lus

1

2

3

L'élimination des bateaux aujourd'hui : le broyage de PRV comme combustible

En Allemagne, il n'existe pour l'instant que peu de possibilités de recycler les bateaux. La start-up hambourgeoise ReBoat constitue une exception. Cette entreprise a démonté de vieux bateaux et a fait transformer le PRV broyé en combustible de substitution par l'entreprise d'élimination de Brême Neocomp. Entre-temps, Neocomp a cessé ses activités. La raison : l'augmentation des prix de l'énergie et une utilisation insuffisante de l'entreprise. ReBoat cherche maintenant de nouvelles approches pour éliminer les bateaux de manière écologique.


En savoir plus sur le recyclage des bateaux en Allemagne :


La France montre l'exemple en matière d'élimination des bateaux

Alors qu'en Allemagne, le démantèlement des bateaux fait encore grincer des dents, la situation est tout autre chez notre voisin français. Il existe là-bas une organisation à but non lucratif, l'APER (Association pour la Plaisance Eco-Responsable). Créée en 2009 à l'initiative de la Fédération des Industries Nautiques (FIN), elle a pour objectif de trouver des solutions pour la déconstruction et le recyclage des bateaux dans le respect de l'environnement. Avec succès.

Selon ses propres chiffres, APER a démantelé et recyclé plus de 13 000 bateaux depuis 2019. C'est ce qui ressort des chiffres actualisés que l'organisation a récemment publiés. Selon ce rapport, 74% des bateaux démontés ont pu être réutilisés, que ce soit par recyclage, utilisation énergétique ou réutilisation.

Plus de bateaux à moteur que de voiliers mis à la casse

En outre, les chiffres indiquent quels types de bateaux ont été mis à la casse et qui a commandé la mise à la casse :

Ces types de bateaux ont été éliminés :

  • Bateaux à moteur monocoques : 35,83
  • Dériveurs (moins de 6m) : 29,59
  • Voiliers monocoques : 28,86
  • Bateaux pneumatiques semi-rigides : 3,66
  • Bateaux pneumatiques : 0,95

Qui a donné l'ordre de mise au rebut :

  • Particuliers : 49,55
  • Clubs de voile : 23,25
  • Professionnels des sports nautiques : 10,82
  • Collectivités territoriales : 7,14
  • Ports de plaisance : 5,17
  • Administration : 2,63

Financement par des taxes environnementales

L'élimination des déchets est principalement financée par une taxe environnementale prélevée lors de l'achat de nouveaux bateaux. En 2024, le budget annuel de l'APER s'élevait à 3,3 millions d'euros. Environ 35 entreprises de collecte certifiées, actives aussi bien en France que dans les DOM, participent à ce projet. De plus, la Fédération française de voile (FFVoile) coopère avec l'organisation.

Et ce n'est pas fini : selon ses propres dires, l'APER a obtenu un agrément du ministère français de l'Environnement pour les cinq prochaines années. Cela souligne le rôle de pionnier de la France en la matière. Au niveau européen, elle est le seul pays à disposer d'une filière aussi bien organisée et structurée pour la gestion des bateaux de plaisance.


En savoir plus sur le développement durable dans le secteur du nautisme :


Les plus lus dans la rubrique Connaissance