Benyamin Tanis
· 25.04.2025
L'ordonnance révisée sur la sécurité des bateaux (SchSV) se compose d'un texte qui contient tant de renvois et d'imbrications qu'il sera difficile pour l'utilisateur type de comprendre et d'interpréter les nouvelles réglementations.
Il est donc difficile de les présenter de manière compréhensible et d'évaluer les conséquences pour les bateaux de plaisance utilisés à des fins commerciales. Sur son site Internet, le service de la sécurité maritime définit les principales modifications comme suit :
Depuis la publication des nouvelles règles, les questions les plus fréquentes que nous recevons de la part du secteur des sports nautiques concernent les points suivants :
L'ordonnance modifiée sur la sécurité des navires définissait initialement les menues embarcations comme des navires de charge d'une longueur inférieure à 24 mètres. Cette définition aurait notamment englobé les bateaux de formation sportive d'une longueur supérieure à 8 mètres, utilisés pour la formation en vue de l'obtention notamment de permis de conduire des bateaux de plaisance, les bateaux de location de couchettes et les bateaux mis à disposition contre rémunération à des fins sportives et de loisirs avec mise à disposition d'un équipage. En clair, les bateaux de plaisance qui ne sont pas utilisés à titre privé ou pour l'affrètement coque nue auraient été considérés à l'avenir comme des navires de charge (article 6, paragraphe 1, en liaison avec l'annexe 1a, partie 6, chapitre 1, point 1 du SchSV). Sur ce point, le ministère a toutefois déjà corrigé le tir et, par un décret du 27.03.2025, a adapté la nouvelle situation juridique aux besoins de la branche.
Jusqu'à la modification de l'ordonnance sur la navigation de plaisance, l'utilisation commerciale de bateaux de plaisance n'était autorisée que si le bateau était également utilisé à des fins commerciales exclusivement pour le sport et les loisirs. Il n'y a typiquement pas d'objectifs sportifs et de loisirs lorsque le transport de personnes est au premier plan des trajets commerciaux, comme c'est le cas par exemple pour les bateaux-taxis ou pour les trajets commerciaux à des fins touristiques, comme c'est le cas pour les tours de ports et les trajets événementiels tels que les discothèques, les anniversaires et les mariages, et pas non plus pour les enterrements en mer.
Suite à la modification de l'ordonnance sur la navigation de plaisance, ces types d'utilisation jusqu'alors exclus sont désormais autorisés. Désormais, les bateaux de plaisance peuvent donc aussi être utilisés comme taxis ou pour des tours de port. Toutefois, les permis de conduire officiels pour bateaux de plaisance ne sont plus suffisants pour attester des compétences. La loi exige désormais des brevets professionnels nautiques.
Cette extension de l'utilisation commerciale des bateaux de plaisance n'a donc aucune signification pour les skippers amateurs, car un brevet professionnel nautique ne s'obtient pas comme un permis de navigation de plaisance. Cette ouverture n'a donc d'importance que pour les titulaires d'un brevet professionnel ou les armateurs, qui peuvent désormais utiliser des bateaux de plaisance à des fins commerciales.
Or, le secteur nous signale de plus en plus souvent que le service de la sécurité maritime, qui est responsable de l'attribution des certificats d'équipage des bateaux, refuse de délivrer des certificats d'équipage aux titulaires d'un permis de conduire pour bateaux de plaisance en raison de l'utilisation prétendument divergente des yachts de location concernés.
Conforme ou non à la loi, la pratique actuelle du service de la sécurité des navires est source d'incertitude et de manque de sécurité de planification pour les exploitants de flottes de location sous pavillon allemand. La situation n'est pas claire du tout en ce qui concerne les innombrables bateaux de sécurité et d'entraînement utilisés lors des petites et grandes régates.
Même avant cette modification, un certificat de conformité CE était nécessaire pour l'utilisation commerciale d'un bateau de plaisance. Rien de nouveau donc, pourrait-on penser. Toutefois, comme toujours, le diable se cache dans les détails : la législation modifiée prévoyait tout d'abord une procédure d'évaluation de la conformité bien précise (§ 6, alinéa 1, en relation avec l'annexe 1a, partie 6, chapitre 1, chiffre 5.2 SchSV).
En principe, les dispositions applicables en matière de sécurité des produits (telles que la directive 2013/53/UE sur les bateaux de plaisance et la décision n° 768/2008/CE) prévoient plusieurs voies possibles (appelées modules) pour attester la conformité CE. Pour les bateaux de série, la conformité est généralement confirmée selon les modules A, A1 ou B+C, en fonction de la catégorie de conception (A, B, C, D) et de la longueur du bateau. Ces modules sont essentiellement des contrôles de fabrication internes aux chantiers navals, avec ou sans examens de type ou des essais de produits surveillés, effectués par un "organisme notifié", un organisme de contrôle indépendant.
Les bateaux utilisés par les clubs exclusivement pour la formation non commerciale n'auront désormais plus besoin d'un certificat de sécurité maritime.
Ces types d'évaluation de la conformité n'auraient toutefois plus été suffisants avec la modification de la loi. En effet, les exigences relatives à la procédure d'évaluation ont été renforcées, ce qui aurait signifié que presque aucun yacht n'aurait subi les tests de conformité nécessaires.
Jusqu'à présent, les modules de contrôle exigés par la loi modifiée n'ont pratiquement jamais été appliqués aux bateaux de plaisance construits en série. Ce qui ne signifie pas que les bateaux n'auraient pas répondu aux exigences de la nouvelle ordonnance sur la sécurité des navires. Mais les papiers n'auraient pas été en règle, et chaque navire aurait théoriquement dû être recertifié a posteriori. Or, la nouvelle loi exclut une telle certification ultérieure, car le module "PCA" (Post Construction Assessment) prévu à cet effet n'est pas du tout reconnu par le règlement.
Après d'intenses efforts de l'Association allemande de l'économie maritime, le ministère des Transports a toutefois déjà apporté des améliorations sur ce point. Toutes les procédures de contrôle CE courantes doivent être reconnues. Grâce à un décret du ministère, la nouvelle réglementation est d'ores et déjà applicable.
L'un des changements les plus importants concerne les petites embarcations à usage professionnel, comme les bateaux-taxis ou les bateaux charters. Les exigences de sécurité y sont nettement plus strictes. Cela semble logique au premier abord - il s'agit en effet de protéger les passagers et l'équipage. Mais des mesures judicieuses ont-elles vraiment été prises ou s'agit-il simplement d'un serrage de vis généralisé ?
Alors que jusqu'à présent, des extincteurs portables suffisaient par exemple dans certaines catégories de bateaux, des installations d'extinction fixes sont désormais parfois exigées. Cela augmente certes la sécurité à bord, mais peut entraîner des coûts élevés et des efforts techniques disproportionnés pour les petites entreprises.
Des moyens de sauvetage supplémentaires semblent également une bonne chose à première vue - mais si cela entraîne une perte d'espace précieux sur des bateaux déjà petits, on peut se demander si cela améliore réellement la sécurité ou si cela crée simplement de la bureaucratie. De nombreux petits fournisseurs auront sans doute du mal à se conformer aux nouvelles exigences. Le risque est donc de voir moins de bateaux circuler sur l'eau, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur le tourisme et la diversité maritime - et l'on peut se demander si cette évolution est vraiment judicieuse et souhaitée.
Bonne nouvelle pour les clubs de voile et les organisations à but non lucratif : Les bateaux utilisés exclusivement pour la formation n'auront plus besoin à l'avenir d'un certificat de sécurité maritime. Jusqu'à présent, un club de voile qui proposait des cours aux jeunes devait fournir le même certificat de sécurité qu'une entreprise de location commerciale - y compris des contrôles réguliers et une documentation complète. Cela impliquait un investissement en temps et des coûts souvent difficiles à assumer pour un club géré uniquement par des bénévoles. La suppression de cette obligation rendra les sports nautiques beaucoup plus accessibles aux clubs et à leurs membres.
Jusqu'à présent, les petites embarcations étrangères devaient prouver que leurs normes de sécurité étaient conformes à la réglementation allemande - une charge bureaucratique qui est désormais supprimée. Cela facilite l'accès au marché allemand des sports nautiques et favorise la circulation transfrontalière des bateaux. Mais pourquoi cette obligation a-t-elle existé si longtemps ? Cette attestation était-elle vraiment superflue ou a-t-on supprimé ici une instance de contrôle utile ? Il reste à voir dans quelle mesure cette nouvelle réglementation cache des inconvénients cachés.
Des changements sont également prévus pour certaines zones de navigation. Les petits navires à passagers, utilisés par exemple pour la navigation dans les Wadden ou comme ferries portuaires, bénéficient de prescriptions simplifiées. Ainsi, certains wattmen ne doivent plus fournir les mêmes preuves de stabilité que les grands navires de mer. Des adaptations ont également été apportées aux exigences en matière de moyens de sauvetage et d'équipement technique, ce qui facilite l'exploitation.
Un changement plus technique concerne le contrôle des compas magnétiques. Jusqu'à présent, le réglage des compas magnétiques sur les navires battant pavillon allemand ne pouvait être effectué que par des personnes reconnues par l'Office fédéral de la navigation maritime et de l'hydrographie ou par un État membre de l'OMI. Cette exigence disparaît avec la modification de l'ordonnance sur la sécurité des navires. Les exigences applicables aux navires battant pavillon allemand sont ainsi alignées sur les procédures internationales. En outre, les régulateurs de compas reconnus par le BSH ou un État membre de l'OMI étaient rarement disponibles à l'étranger.
Il y a également un changement important pour les bateaux de tradition : les délais pour la mise en œuvre des exigences de sécurité ont été prolongés. C'est un grand soulagement pour les exploitants de ces véhicules historiques, qui ont souvent beaucoup de mal à concilier les prescriptions modernes avec la préservation du patrimoine culturel maritime. On constate ici que les nouvelles règles légales ne conduisent pas exclusivement à des durcissements, mais aussi à des adaptations judicieuses.
Le nouveau règlement sur la sécurité des navires apporte des allègements utiles, mais aussi des règles plus strictes. Alors que certains changements constituent de véritables avancées, d'autres restent à savoir s'ils sont vraiment nécessaires. C'est justement pour les petits prestataires commerciaux que le durcissement des réglementations pose actuellement problème. Parallèlement, certains obstacles bureaucratiques disparaissent, ce qui constitue un avantage certain pour les plaisanciers et les associations. Au final, il reste à voir comment les nouvelles règles feront leurs preuves dans la pratique. Les sports nautiques seront-ils vraiment plus sûrs - ou seulement plus compliqués ? Et quel est le niveau de réglementation nécessaire pour ne pas perdre le plaisir de la voile, du bateau à moteur ou des sports nautiques ?
Les associations professionnelles allemandes (Bundesverband Wassersportwirtschaft et Deutscher Boots- und Schiffbauerverband) sont actuellement en contact étroit et constructif avec le ministère fédéral du numérique et des transports afin de résoudre les problèmes pratiques engendrés par les modifications législatives. Nous sommes persuadés qu'il y aura une aide rapide et pratique pour le secteur, d'autant plus que le ministère a déjà cherché à échanger étroitement avec les représentants du secteur pendant la procédure législative.
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