Boote Exclusiv
· 09.09.2024
Il n'y a pas si longtemps, sur l'île grecque de île d'Hydra, une pinède en feu - probablement parce que l'équipage d'un yacht avait allumé un feu d'artifice pour ses invités. Les étincelles ont enflammé la végétation sèche de l'île et provoqué l'incendie de forêt. Les pompiers n'ont pu maîtriser l'incendie qu'en faisant appel à des hélicoptères. L'indignation a été grande parmi les habitants de l'île, et pas seulement parmi eux.
Cette situation nous donne l'occasion de nous pencher sur la question de savoir qui est responsable des dommages environnementaux et dans quelles circonstances. Car même si tous les faits ne sont pas aussi délirants que celui qui se serait déroulé au large de l'île d'Hydra, dans la pratique, les dommages environnementaux plus ou moins importants sont relativement fréquents. Il est par exemple possible que du pétrole s'échappe d'un yacht pour des raisons (initialement) inconnues. Il arrive également qu'une visite imminente du propriétaire incite l'équipage à nettoyer le yacht avec un détergent de telle sorte que le bassin portuaire se transforme peu de temps après en une mer de bulles.
En principe, il convient de faire une distinction entre la responsabilité civile et la responsabilité pénale. Il faut en outre tenir compte des éléments de responsabilité découlant du droit public. Dans le cadre de la responsabilité civile, la question se pose de savoir qui doit répondre du dommage causé à la propriété (privée) vis-à-vis de la victime. Les dispositions de droit pénal règlent la question de savoir si l'une des personnes impliquées s'est rendue coupable d'une infraction. Les dispositions de droit public répondent à la question de savoir si le comportement dommageable a enfreint les lois environnementales de droit public.
Dans le cadre de la responsabilité civile, le principe de la faute s'applique. Cela signifie en principe qu'un auteur de dommage ne peut craindre de demander des dommages et intérêts civils que s'il a causé un dommage par négligence ou intentionnellement. Dans certaines circonstances, il doit toutefois se laisser imputer les actes de tiers. En effet, il est responsable de ses agents d'exécution dans le cadre de sa responsabilité contractuelle et de ses agents d'exécution dans le cadre de sa responsabilité délictuelle. Le propriétaire d'un yacht doit donc, dans certaines circonstances, répondre des actes ou des omissions des personnes dont il se sert pour remplir ses obligations, par exemple le capitaine. Afin d'exclure d'emblée une telle responsabilité pour des tiers, il n'est pas rare que la propriété d'un yacht soit indirecte, c'est-à-dire qu'elle soit détenue par une société de propriétaires. En fonction de la nature de la société, il est ainsi possible d'exclure ou du moins de limiter sa propre responsabilité personnelle. Pour ces mêmes raisons, les propriétaires n'engagent généralement pas eux-mêmes l'équipage. Ils font plutôt appel à une agence d'équipage. En cas d'erreur dans le choix des membres de l'équipage, ce n'est pas le propriétaire qui est responsable, mais l'agence.
Contrairement à la responsabilité pour faute du droit civil, la responsabilité de droit public pour les dommages environnementaux est caractérisée par le principe dit du pollueur-payeur. Le pollueur - et non la collectivité - doit être responsable des dommages causés à l'environnement ("polluter-pays-principle"). Par conséquent, c'est en premier lieu la causalité directe qui est déterminante, et moins la faute ou le degré de faute. Il existe une multitude de réglementations nationales et internationales pour la protection de l'environnement. Toutes ont en commun la protection des biens juridiques qui ne relèvent pas du droit privé. La loi sur les dommages environnementaux (USchadG), créée en Allemagne pour mettre en œuvre la directive européenne 2004/35/CE, définit dans son article 2 les dommages environnementaux. Il y a dommage lorsque des espèces et des habitats naturels (§ 19 BNatSchG), des eaux (§ 90 WHG) ou des sols ont été endommagés en raison d'une atteinte à leurs fonctions (§ 2, alinéa 2 BBodSchG). Selon l'article 2, paragraphe 2 de l'USchadG, est considérée comme responsable "toute personne physique ou morale qui [...] a causé directement un dommage environnemental ou une menace directe d'un tel dommage".
Le droit pénal sanctionne les comportements punissables. Par exemple, en droit allemand, celui qui "met le feu aux forêts d'autrui" est passible d'une peine d'emprisonnement d'un an à dix ans (§ 306 StGB). Celui qui, sans autorisation, pollue un cours d'eau ou en modifie les caractéristiques d'une autre manière peut être condamné à une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans ou à une amende (§ 324 StBG).
Dans le contexte de cette situation juridique initiale, il convient à présent d'analyser les faits dans lesquels un dommage environnemental s'est produit. Commençons par le yacht dont l'équipage est soupçonné d'avoir provoqué un incendie de forêt sur l'île d'Hydra à l'aide d'un feu d'artifice. L'accusation d'incendie volontaire est dans la nature des faits. Il n'est donc pas surprenant que l'équipage du yacht ait été arrêté dès son arrivée au port le plus proche après l'acte présumé. En Grèce aussi, le délit d'incendie volontaire est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à dix ans, même en cas de négligence. L'enquête pénale montrera si les membres de l'équipage se sont rendus coupables d'une infraction. Si l'enquête aboutit à une condamnation pénale, l'équipage sera également responsable sur le plan civil et public. En effet, celui qui enfreint une loi ayant pour but la protection d'autrui est tenu de réparer le dommage qui en résulte.
La situation juridique est moins claire en cas de fuite d'huile pour des raisons initialement inconnues. En fonction de l'endroit où se trouvait le yacht au moment de la fuite d'huile, on peut tout d'abord envisager une responsabilité en vertu des lois de droit public sur la protection de l'environnement. Au niveau international, la Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (International Convention On Civil Liability For Oil Pollution Damage) s'appliquerait, attribuant en premier lieu la responsabilité au pollueur. Dès que la cause de la marée noire est établie, différents débiteurs de dommages et intérêts entrent en ligne de compte. On peut par exemple imaginer que le gérant du yacht n'a pas veillé à ce que certaines précautions soient prises. Dans ce cas, c'est lui, et non le propriétaire, qui serait responsable. Un défaut d'entretien ne semble pas non plus exclu d'emblée. Une faute du capitaine ou du premier ingénieur est également envisageable. Dans ce cas, la responsabilité de ces personnes ou celle de l'employeur serait envisageable.
Il est presque certain que le capitaine à l'origine des bulles dans le bassin portuaire a enfreint des dispositions de droit public. Dans le meilleur des cas, et en fonction des faits reprochés, il s'agira d'une infraction administrative qui pourra se solder par le paiement d'une amende. Si les reproches sont (plus) graves, une enquête pénale sera ouverte sur la base d'un soupçon de pollution des eaux. Dans le cadre de cette enquête, il faudra alors examiner précisément ce que le capitaine savait et a fait. Le cas échéant, l'enquête s'étendra à d'autres membres de l'équipage, à savoir ceux qui, à l'instigation du capitaine, ont utilisé le détergent et l'ont laissé s'écouler dans le bassin portuaire. Il n'est pas non plus exclu que le capitaine ait agi à l'instigation du propriétaire. Pour ce dernier également, la situation pourrait alors devenir inconfortable et surtout coûteuse.
Indépendamment des détails de chaque situation, l'objectif devrait être d'éviter les défauts graves et les risques environnementaux qui en découlent en contrôlant en permanence l'état du yacht. L'équipage doit également être formé au mieux. En cas de feu d'artifice, il est recommandé de coopérer au mieux avec les autorités chargées de l'enquête, en s'appuyant immédiatement sur les conseils d'un avocat.
Les avocats spécialisés dans les yachts, Dr. Tim Schommer (tim.schommer@clydeco.com) et le Dr. Volker Lücke (volker.luecke@clydeco.com) s'occupent depuis plus de 18 ans de mandats de yachts en Allemagne et à l'étranger. Ils conseillent dans le cadre de la phase de planification et de construction, de l'achat et de la vente, de la structure du propriétaire, de l'exploitation du yacht, y compris l'assurance, l'équipage et l'affrètement, ainsi que du règlement des dommages et des prétentions de tiers.