Dr. Heyko Wychodil
· 29.03.2024
Le navigateur du lac de Constance Auwald a vendu son yacht à la mer Baltique pour des raisons d'âge et a convenu dans le contrat d'une exclusion de garantie efficace. Environ deux mois plus tard, l'acheteur se manifeste et fait valoir ses droits, car le moteur n'est pas adapté à la nouvelle zone de navigation. Il est trop faible et l'hélice se met en marche dès que la mer est légère.
Dans le contrat de vente, il avait été convenu que le voilier serait livré "prêt à naviguer". Or, ce n'est pas le cas avec cette propulsion. L'exclusion de garantie convenue ne peut donc pas non plus s'appliquer, car "prêt à naviguer" est une convention de qualité qui entre en conflit avec l'exclusion de garantie. L'acheteur a donc droit à la livraison d'un moteur approprié ou à la prise en charge des coûts d'une telle acquisition. Le vendeur Auwald n'avait pas remarqué les défauts décrits sur le lac de Constance. Il rejette la réclamation dans son intégralité.
En effet, même une exclusion de garantie valable du point de vue de la formulation se trouve dans un rapport de tension avec des accords sur la qualité que les deux parties ont conclus volontairement et sérieusement.
La plupart des vendeurs savent aujourd'hui que des clauses telles que "la vente est faite sans garantie" ou "vendu en l'état" ne suffisent pas dans les contrats dits "formulaires" que l'on trouve par exemple sur Internet et qu'elles sont juridiquement inefficaces.
Il est donc nécessaire d'ajouter expressément que les droits éventuels pour atteinte à la vie, au corps, à la santé et pour négligence grave ne doivent pas être exclus. Le vendeur Auwald a respecté ces exigences et a ainsi posé les bases d'une exclusion de garantie admissible dans une vente privée. La convention supplémentaire d'une remise du bateau "en état de navigabilité" peut toutefois poser problème malgré l'exclusion de garantie valable. En effet, une exclusion de garantie ne concerne pas les défauts qui s'opposent à un accord contractuel concret sur la qualité. Si le moteur n'est pas adapté à une utilisation conforme, il peut tout à fait y avoir des doutes sur le fait qu'il s'agisse d'un yacht "prêt à naviguer".
Selon la jurisprudence constante de la Cour fédérale de justice (BGH, arrêt du 20 mars 2019, VIII ZR 213/18), un accord sur la qualité au sens de l'article 434, paragraphe 1, première phrase, du BGB suppose toutefois que le vendeur indique sa volonté d'assumer toutes les conséquences de l'absence de cette qualité. Il convient de poser des exigences strictes à cet égard.
Le vendeur Auwald ne savait pas que le moteur posait problème en cas de houle. Par "prêt à naviguer", il entendait que le voilier devait être remis avec un équipement prêt à fonctionner selon son expérience. En tant que navigateur sur le lac de Constance, il n'avait pas à se soucier des exigences après un changement de zone de navigation. Par conséquent, supposer une volonté inconditionnelle de se porter garant des conséquences de l'absence de la qualité "prêt à naviguer" sur la mer Baltique reviendrait à surinterpréter le contenu du contrat. Il n'en reste pas moins que le moteur peut être inadapté à une utilisation future conforme à sa destination et donc constituer un défaut. Mais justement un défaut qui est compris dans l'exclusion de garantie valable.
Les descriptions dans les exposés de bateaux d'occasion telles que "prêt à l'emploi", "techniquement parfait" ou "prêt à naviguer" sont souvent en conflit avec une exclusion de garantie. En effet, un tribunal peut tout à fait considérer cela comme un accord contraignant sur la qualité. L'acheteur pourrait alors faire valoir ses droits.
Il convient également de noter qu'un tel accord sur la qualité ne peut pas nécessairement résulter uniquement du document contractuel. Il suffit plutôt qu'il ressorte de l'exposé ou d'autres documents que les deux parties ont accepté une certaine qualité du bateau comme étant obligatoire. Il convient donc d'éviter autant que possible les termes larges, qui peuvent certes être placés de manière à favoriser la vente dans les exposés et les entretiens de vente, afin de ne pas compromettre l'efficacité de l'exclusion de garantie pour les défauts inconnus. Dans le cas contraire, ce sont justement ces descriptions "fleuries" de l'état du bateau d'occasion qui font souvent l'objet de litiges ultérieurs. Ceux-ci peuvent toutefois être facilement évités en faisant attention aux formulations choisies.