Spécial mouillageMieux s'ancrer, épisode 2 : 6 conseils pour un mouillage idéal

Hauke Schmidt

 · 23.07.2025

Spécial mouillage : Mieux s'ancrer, épisode 2 : 6 conseils pour un mouillage idéalPhoto : YACHT/U. Meer
Un tel spectacle naturel n'existe qu'au mouillage
Le tracé de la côte, la nature du fond marin et la configuration du rivage sont des éléments déterminants pour savoir si un mouillage convient à un séjour prolongé. Nombre de ces informations peuvent être lues sur la carte marine.

Dans cette édition spéciale :


Choisir une baie isolée plutôt qu'une marina bondée ou simplement jeter l'ancre devant la plage et profiter de l'ambiance du soir ? L'ancrage offre plus qu'une simple possibilité de passer la nuit gratuitement. Ceux qui se détournent du flux des navetteurs portuaires découvrent souvent de nouvelles choses. Cela peut se faire directement devant sa porte - ou plus précisément à côté de son propre ponton portuaire. Un yacht amarré devant la côte semble attirer magiquement d'autres plaisanciers, ce qui conduit souvent à une décision spontanée pour le mouillage : "Tu vois comme ils sont bien amarrés là-bas ? On pourrait aussi essayer ça". Même sans yacht-guide ou guide de navigation, il est possible de découvrir bien des joyaux - il suffit de jeter un coup d'œil attentif à la carte marine.

Pour que l'aventure de l'ancrage reste une expérience positive, il convient de respecter quelques principes.

Protection contre le vent et la mer

La règle la plus importante est la suivante : on ne jette l'ancre que sous le vent de la côte, jamais au vent et pas non plus avec un vent parallèle à la côte. D'où la question suivante : le lieu de mouillage potentiel est-il adapté à la direction du vent ? Il ne s'agit pas seulement des conditions actuelles, mais aussi de l'évolution météorologique prévue pour la période de mouillage prévue. Il est donc obligatoire d'établir des prévisions actualisées.

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Les fronts de vagues se courbent dans les eaux peu profondes et suivent la côte. Ils entrent en travers de la baie, le yacht va rouler. Une langue de terre très peu profonde ou une eau uniformément profonde atténuent le problème.Photo : YACHTLes fronts de vagues se courbent dans les eaux peu profondes et suivent la côte. Ils entrent en travers de la baie, le yacht va rouler. Une langue de terre très peu profonde ou une eau uniformément profonde atténuent le problème.

Le regard suivant se porte sur le contour de la côte. Si la direction du vent est stable, il est en principe possible de jeter l'ancre derrière chaque côte. Les baies offrent toutefois une meilleure protection en cas de vents tournants et semblent plus confortables. Plus le vent et les vagues sont forts, plus la forme de la baie et le tracé des lignes de profondeur sont importants.

Si la côte n'offre pas de baies, la direction du vent devrait être aussi exactement offshore que possible. L'expérience montre que, selon la force du vent, la navigation commence à être agitée lorsque la brise s'en écarte de plus de 30 degrés, car la houle commence à longer la côte.

Même les petites îles symétriques offrent peu de protection contre la houle. Les vagues se courbent des deux côtés de la côte et se rencontrent sous le vent pour former des lacs croisés assez désagréables.Photo : YACHTMême les petites îles symétriques offrent peu de protection contre la houle. Les vagues se courbent des deux côtés de la côte et se rencontrent sous le vent pour former des lacs croisés assez désagréables.

Il faut également garder un œil sur les canalisations ou les câbles sous-marins indiqués sur la carte marine. Une distance de sécurité de 300 mètres devrait être respectée par rapport à ces ouvrages. Il en va de même pour les câbles ou les zones d'interdiction de mouillage. Il va de soi que les chenaux et les voies d'accès aux ports ne conviennent pas comme lieu de mouillage. C'est surtout important dans les zones étroites : Les feux de balisage ou de secteur ne doivent pas être masqués.

Dans les réserves naturelles, les parcs nationaux ou les réserves de biosphère, les règles de navigation sont parfois très restrictives et limitent fortement l'ancrage ou interdisent au moins le débarquement en annexe. Des indications sur de telles règles figurent également sur la carte marine.

Profondeur d'eau adaptée

Une fois que l'on sait quelle côte est sous le vent, la profondeur de l'eau entre en jeu. Il s'agit de trouver un compromis adapté au tirant d'eau du yacht. Comme le mouillage peut absorber plus ou moins d'énergie selon la profondeur de l'eau, les conditions météorologiques jouent également un rôle. Mais cet aspect ne devient significatif qu'en cas de vent fort ou de très forte houle, c'est pourquoi nous nous limitons au tirant d'eau.

Une protection trompeuse. Par vent offshore, l'étendue de la zone de calme correspond à environ dix fois la hauteur de la côte. Dans la pratique, ce n'est pas tout à fait vrai, surtout sous le vent des côtes abruptes non boisées, il peut y avoir de forts tourbillons et des rafales descendantes. Cela rend l'ancrage inconfortablePhoto : YACHTUne protection trompeuse. Par vent offshore, l'étendue de la zone de calme correspond à environ dix fois la hauteur de la côte. Dans la pratique, ce n'est pas tout à fait vrai, surtout sous le vent des côtes abruptes non boisées, il peut y avoir de forts tourbillons et des rafales descendantes. Cela rend l'ancrage inconfortable

Pour la plupart des yachts, des profondeurs d'eau comprises entre trois et cinq mètres sont idéales. Des profondeurs plus importantes nécessitent davantage de chaînes ou de cordages. La distance entre la quille et le fond de la mer ne devrait toutefois pas être inférieure à un mètre, car il doit rester suffisamment d'eau sous l'aileron, même avec des vagues et en nageant. Un changement soudain de direction du vent, par exemple en raison d'un thermique se détachant de la terre ferme, ne doit pas entraîner d'échouage. En cas de vent très faible, il est difficile d'exclure que le bateau se dirige brièvement vers la terre et donc vers le plat. Plus la profondeur requise est proche de la terre ferme, mieux le site est protégé du vent. Une bande d'eau peu profonde très marquée nécessite une distance plus grande par rapport à la rive ; il y sera donc plus tôt inconfortable par vent frais.

Outre la profondeur absolue, la pente du fond est un critère de sélection ; plus le fond est plat, mieux c'est pour l'ancrage. Sur un fond en forte pente, le fer a du mal à s'accrocher et se casse facilement. Les lignes de profondeur ne doivent donc pas être trop proches les unes des autres.

Si la profondeur de l'eau ne permet pas un cercle de nage complet, une deuxième ancre placée à l'arrière peut aider. Comme elle se trouve dans une eau plus profonde, il faut mettre plus de chaîne ou de ligne.

Bonnes raisons d'ancrer

Mot-clé : sol : Tous les sols ne se prêtent pas de la même manière. Le sable est idéal, l'ancre s'accroche généralement du premier coup et développe une force de retenue maximale. Une forte végétation d'herbes marines demande plus d'attention. Sous l'herbe sous-marine se cache généralement du sable qui tient bien, mais tous les fers de fond ne réussissent pas à s'enfoncer. De plus, les herbiers marins sont des habitats importants qui sont affectés par l'ancre. Il est donc préférable de les éviter et d'essayer d'enfoncer le fer de fond au-dessus d'une tache de sable sans végétation.

Un regard attentif sur la carte marine permet d'éviter les surprises. Avec un peu de chance, le type de fond est indiqué dans la baie en question. Il en va de même pour la nature des rives. Les falaises ou les zones forestières sont généralement aussi indiquées. Pour les cartes officielles, la carte 1, valable au niveau international, régit les symboles et les abréviations. Pour les cartes des bateaux de plaisance, le marquage peut différer, mais il est alors généralement expliqué dans un livret d'accompagnement. Il convient en outre d'être attentif aux interdictions de mouillage, aux réserves naturelles, aux câbles et aux canalisations.Photo : Hauke SchmidtUn regard attentif sur la carte marine permet d'éviter les surprises. Avec un peu de chance, le type de fond est indiqué dans la baie en question. Il en va de même pour la nature des rives. Les falaises ou les zones forestières sont généralement aussi indiquées. Pour les cartes officielles, la carte 1, valable au niveau international, régit les symboles et les abréviations. Pour les cartes des bateaux de plaisance, le marquage peut différer, mais il est alors généralement expliqué dans un livret d'accompagnement. Il convient en outre d'être attentif aux interdictions de mouillage, aux réserves naturelles, aux câbles et aux canalisations.

La vase, l'argile ou les fonds rocheux sont toujours difficiles, car l'ancre s'accroche mal et ne développe pas toute sa force de retenue. L'argile et la glaise sont particulièrement traîtres, car l'ancre, une fois accrochée, semble très bien tenir. Cependant, en cas de surcharge, le harnais se détache du sol avec une motte entière. En général, l'argile colle fermement à l'ancre et l'empêche de s'enfoncer à nouveau. C'est pourquoi, en cas de doute, il convient de placer une deuxième ancre sur les fonds argileux et vaseux afin de répartir la charge.

Les algues marines. Au lieu de s'enfoncer, le fer de fond glisse sur le sol et fauche la végétation.Photo : YACHT/K. AndrewsLes algues marines. Au lieu de s'enfoncer, le fer de fond glisse sur le sol et fauche la végétation.Typique de l'argile. L'ancre tient bien, mais le sol cède. Il se détache par plaques entièresPhoto : Andrews, KlausTypique de l'argile. L'ancre tient bien, mais le sol cède. Il se détache par plaques entières

La plupart du temps, la carte marine indique également le type de fond que l'on peut trouver sur le lieu d'amarrage potentiel.

Trouver le calme

Outre les aspects maritimes, l'expérience du mouillage est bien sûr aussi influencée par l'environnement. Il peut s'agir de l'activité balnéaire d'un camping animé, d'une route côtière très fréquentée ou de l'agriculture avec l'élevage de masse et les odeurs qui en découlent.

Sur ces points, la carte marine n'est pas forcément d'une grande aide. C'est pourquoi il est recommandé d'effectuer une reconnaissance aérienne de la place de mouillage en question via Google Earth ou d'autres services similaires.

Préparer un plan B

Il est très rare qu'une baie offre la protection souhaitée quelle que soit la direction du vent. Il faut donc prêter plus d'attention à la météo au mouillage qu'au port. Si l'évolution s'écarte soudainement et nettement des prévisions, il ne faut toutefois pas paniquer. Un harnais suffisamment dimensionné et bien rodé ne sera pas immédiatement défaillant. Mais il ne faut pas non plus essayer de rester trop longtemps à l'écart du changement de temps. Il est temps de quitter le mouillage au plus tard lorsque l'on se retrouve dans une situation de muraille de galets.

Le tracé de la côte et la profondeur de l'eau peuvent être facilement évalués à l'aide d'une carte marine. Un coup d'œil sur des services comme Google Earth ne fait toutefois pas de mal, même pour trouver un autre endroit. La photo aérienne a souvent une résolution plus élevée et peut être zoomée. Elle fournit alors des informations supplémentaires sur la protection contre le vent et la végétation dans les eaux peu profondes.Photo : Google EarthLe tracé de la côte et la profondeur de l'eau peuvent être facilement évalués à l'aide d'une carte marine. Un coup d'œil sur des services comme Google Earth ne fait toutefois pas de mal, même pour trouver un autre endroit. La photo aérienne a souvent une résolution plus élevée et peut être zoomée. Elle fournit alors des informations supplémentaires sur la protection contre le vent et la végétation dans les eaux peu profondes.

Pour maintenir le taux d'adrénaline à un niveau bas, il est conseillé d'imaginer les manœuvres à effectuer pour quitter le mouillage. Par exemple, avant d'aller se coucher, posez-vous les questions suivantes : que faut-il faire pour que le bateau soit prêt à reprendre la mer ? Le guindeau est-il prêt à fonctionner ? L'annexe est-elle prête à être remorquée ? Les voiles sont-elles arrimées pour résister aux intempéries ? Le pont et le cockpit sont-ils dégagés ou des coussins traînent-ils encore ? Comment se présente la situation sous le pont ?

En règle générale, le chaos confortable peut être réglé en quelques gestes de sorte qu'un départ d'urgence de nuit se déroule sans problème. Le simple fait de savoir que l'on est préparé à cela calme les nerfs du skipper et de l'équipage.

Il est également conseillé de chercher une alternative dès la recherche du mouillage. Il peut s'agir d'une autre baie ou d'un port proche. Il ne s'agit pas seulement d'avoir un endroit de rechange pour les éventuels changements de vent, mais aussi pour le cas où la baie choisie ne serait pas aussi bien adaptée que prévu.

Ne pas se décourager trop tôt

S'aventurer dans des eaux inconnues comporte un certain risque. Même si l'on suit scrupuleusement les recommandations de cet article, on ne trouvera pas toujours le mouillage parfait. Mais cela ne doit pas vous décourager. Même les skippers expérimentés ne sont pas à l'abri d'une houle soudaine ou de la houle d'une ligne de navigation lointaine, qui peut provoquer des nuits agitées. Ou que l'agriculteur épand du lisier dans ses champs justement cet après-midi-là.

La nuit en tant que passager dans une marina bondée peut également s'avérer désagréable. En revanche, si l'on a jeté l'ancre, on n'a pas besoin de faire la queue le matin dans les sanitaires. Enfin, derrière l'échelle de bain se trouve une immense piscine extérieure. Rien que pour cela, il vaut la peine d'étudier attentivement la carte marine.

Une marina bien remplie. Est-ce que l'on veut vraiment s'amarrer ici, juste parce que c'est supposé être plus sûr ?Photo : Adriatic Croatia International ClubUne marina bien remplie. Est-ce que l'on veut vraiment s'amarrer ici, juste parce que c'est supposé être plus sûr ?

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